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Sylvain Chavanel a été sacré champion de France pour la première fois de sa carrière dimanche, à Boulogne-sur-Mer. Le coureur de l’équipe Quick Step a réalisé un énorme numéro sur ce circuit très exigeant. Dans le final, il a résisté à Anthony Roux et Thomas Voeckler, qui complètent le podium.
Un grand Championnat de France a accouché d’un très grand champion de France. Voilà le résumé de cetteédition 2011, qui consacre donc enfin Sylvain Chavanel. Le Poitevin, considéré comme le coureur le plus doué de sa génération, méritait bien un maillot bleu, blanc, rouge pour l’ensemble de sa carrière. Mais il l’a surtout mérité au vu de cette seule course, qu’il a éclaboussée de son talent et dominée de toute sa classe. Il n’y a vraiment rien à dire. Le meilleur a gagné dimanche àBoulogne-sur-Mer et c’est tant mieux.
Déjà titré à trois reprises en contre-la-montre, Chavanel rêvait depuis longtemps de s’imposer dans la course en ligne. Le vrai titre de champion de France, c’est celui-là. « C’était un gros objectif », avait-il annoncé. Pour l’emporter, il fallait vraiment qu’il soit le plus fort. Isolé au sein d’un contingent Quick Step minimal, puisque Jérôme Pineau était son seuléquipier, Chavanel devait se débrouiller seul. Il l’a fait, et de quelle manière. C’est lui qui a relancé la course à 80 kilomètres de l’arrivée, alors que l’échappée fleuve d’une vingtaine de coureurs, sans aucun des grands favoris, menaçait d’aller au bout, personne n’assumant vraiment la poursuite dans le peloton.
Voeckler sans reproche
C’est lui, encore, qui est sorti en costaud à un peu plusde 40 kilomètres du but, pour opérer seul la jonction avec cette même échappée. Un trou d’une minute trente bouché en à peine un demi-tour de circuit. C’est lui, toujours, qui a filé seul aux 25 kilomètres, abandonnant Paul Poux (Saur-Sojasun) à son sort. C’est lui, enfin, qui a résisté dans ces interminables 25 derniers kilomètres. A un mini-peloton, d’abord. Puis à Thomas Voeckler (Europcar) etAnthony Roux (FDJ) ensuite, dans un superbe combat à distance qui restera incontestablement comme le climax de cette course d’une rare intensité, d’autant plus éprouvante qu’elle a été disputée sous une chaleur accablante.
Lorsque les deux hommes sont partis à 16 kilomètres de l’arrivée, ils pointaient à 1’05 » de Chavanel. Trois kilomètres plus loin, à l’entame du dernier tour de circuit, leurretard n’était plus que de 40 secondes. Ils en ont repris 10 de plus et, au panneau des 10 kilomètres, on pouvait légitimement penser que Sylvain Chavanel, compte tenu de la débauche d’énergie qui avait été la sienne depuis une heure et demie, ne pourrait pas tenir. On se trompait. Il n’était pas question pour le champion de Châtellerault de renoncer. Une fois l’écart chiffré à 30 secondes, il n’aplus cédé le moindre centimètre. Finalement, Roux et Voeckler ont fini par se résigner, l’Alsacien abandonnant là ses rêves de conserver 12 mois de plus la tunique tricolore.
Voeckler n’a pourtant rien à se reprocher. Tactiquement, il a fait la course qu’il fallait. Son équipe aussi. Peut-être regrettera-t-il de ne pas avoir accompagné Chavanel lorsque celui-ci a démarré à plus de 40 kilomètresdu terme. Mais l’arrivée était encore si loin… Devant une foule immense, c’est en larmes que Sylvain Chavanel a savouré son triomphe. Une fois de plus, il confirme sa capacité à répondre présent aux rendez-vous qu’il se fixe lui-même. Anthony Roux et Thomas Voeckler, dans cet ordre, sont venus complètement le joli podium de cette belle course. Sur le Tour de France, Chavanel fera sans aucundoute un magnifique ambassadeur.
Quinze jours après sa défaite à Montréal, Sebastian Vettel (Red Bull) a remporté dimanche à Valence sa 6e victoire en huit courses. Derrière lui, Alonso (Ferrari) et Webber (Red Bull) se sont échangés la 2e place, qui est finalement revenue à l’Espagnol. Hamilton (McLaren) a terminé 4e à 46 sec.
Sebastian Vettel (Red Bull) a remporté le Grand Prix d’Europe…