Société de consommation
En 2001, la part de l’alimentation représente 14 % des dépenses de consommation des ménages, en volume, contre 20 % au début des années 1960. La part des dépenses consacrées à l’automobile est aussi de 14 % en 2000, mais ne représentait que 8 % en 1960.
La consommation alimentaire depuis 40 ans
En 40 ans, les Français ont modifié leurs comportements alimentaires : leurs modes de vie ontévolué et ils accordent une attention croissante aux questions de santé. Ils délaissent de plus en plus les produits traditionnels à forte valeur nutritive, tout comme les sucres et graisses bruts. La consommation par habitant de viandes rouges est en baisse depuis le milieu des années 1980. A contrario, celle de volaille augmente, bénéficiant de prix relatifs favorables.
Par ailleurs, les contraintesde la vie moderne conduisent les ménages à privilégier des produits déjà prêts. Les viandes préparées ont un franc succès depuis les années 1980. Les confiseries, la pâtisserie et les boissons sucrées sont aussi de plus en plus demandées, par les jeunes surtout.
De 1960 à 2001, la consommation alimentaire des ménages s’est accrue moins rapidement que l’ensemble de leurs dépenses de consommation: 2,3 % contre 3,2 % en moyenne par an en volume (voir Consommation alimentaire – définitions, page 6). Toutefois, l’alimentation demeure un des premiers postes de dépense (14 % des valeurs totales en 2001), après le logement (24 %) et les transports (15,4 %). À ces dépenses, s’ajoutent celles des repas pris hors du domicile, dont la place s’est accrue. Dans le budget alimentaire total, leur parten valeur a doublé entre 1960 et 1980, atteignant 22 %. Elle s’est ensuite stabilisée.
L’accroissement de la population n’explique que pour une faible part la hausse de la consommation alimentaire. Celle-ci a crû en volume de 1,6 % par an et par habitant, sur la période. Outre l’augmentation des quantités de certains produits, la croissance en volume de la dépense alimentaire par habitant résulted’un effet qualité : les consommateurs ont reporté une partie de leur demande vers des produits élaborés puis vers des biens de meilleure qualité, souvent onéreux.
La croissance des dépenses alimentaires a surtout lieu au cours de la décennie 1960 (+ 2,7 % de hausse par habitant et par an, de 1960 à 1973) : l’augmentation du pouvoir d’achat permet aux ménages de mieux satisfaire leurs besoinsessentiels.
La demande alimentaire ayant alors atteint progressivement un niveau de saturation, elle ne progresse plus que de 1,8 % par an et par habitant entre 1973 et 1978 et de 1,5 % entre 1978 et 1989. Depuis, la croissance par habitant est beaucoup plus faible : + 0,3 % seulement d’augmentation par an en moyenne de 1990 à 1996 et + 0,5 % de 1996 à 2001.
Moins de produits traditionnels
Dèsles années 60, les ménages ont tendance à diminuer leur demande de produits « traditionnels », relativement bon marché (voir Consommation alimentaire – définitions, page 6 et graphique 1).
Avec l’urbanisation, les modes de vie de plus en plus sédentaires réduisent les besoins en produits traditionnels à forte valeur nutritive. Pour le pain, dont le prix progresse plus vite que la moyenne desaliments, la consommation par habitant diminue de 1,4 % par an en moyenne depuis 1960. Les pommes de terre, de moins en moins achetées fraîches, sont plus souvent dans l’assiette du consommateur sous forme transformée.
Plusieurs facteurs conduisent à limiter le temps de préparation des repas et à favoriser la consommation de produits élaborés : l’activité féminine se développe, les trajetsdomicile-travail s’allongent, le temps consacré aux activités de loisirs s’accroît, le pouvoir d’achat augmente.
La consommation par habitant de plats cuisinés augmente de 5,5 % par an en moyenne de 1960 à 1980, puis de 5 % de 1980 à 2001.
Graphique 1
Succès des produits « santé et forme »
Évolution en volume par habitant (base 100 en 1960)
Source : comptes nationaux – base 1995,…