Memoire

décembre 19, 2018 Non Par admin

Partant de ce point, on repéra maintenant l’existence de tel réseaux en matière de trafic de stupéfiant , ce dans les deux pays de puissance très inégale que sont le Mexique et les Etats-Unis. Compte tenu de la dimension du problème et aussi du fait que que l’ on a soutenu en théorie comme en pratique que la Coordination entre les gouvernements constituait le préalable indispensable à une lutteefficace contre ce type (la délinquance internationale, ces réseaux devraient proliférer. Or, cette étude aboutit à une interprétation différente.

Délinquance transnationale et relations intergouvernementales

Depuis 1985 à peu près, le trafic de drogues se définit comme un délit transnational qui ne peut se combattre que dans la mesure où les pays affectés par cette forme de délinquancecoopèrent pour empêcher les trafiquants de profiter des frontières nationales pour échapper à la justice. Cette conviction, qui fonde la politique des Etats-Unis, a donné lieu au développement d’une activité internationale intense, visant à obtenir que la souveraineté nationale ne se dresse pas comme un obstacle à l’exercice efficace rie l’action pénale.

La formation d’un réseau de relationstrans-gouvernementales implique un accord préalable sur la nature du problème et la meilleure façon de le résoudre. Dans la meilleure hypothèse, elle suppose aussi ries politiques et des législations similaires. Ceux qui œuvrent clans ces réseaux sont des agents publics – les fonctionnaires – qui, en raison des circonstances antérieures, s’emploient à respecter les formalités de leurs politiques et lesrègles qui vont avec. En tant que bons serviteurs de l’Etat, ils s’efforcent de « faire avancer l’agenda », celui de leurs administrations, et s’il faut pour cela collaborer avec leurs homologues étrangers, édifier des réseaux trans-gouvernementaux ou y participer, ils n’y voient pas d’inconvénient. On se situe à ce niveau clans le monde rie la gestion publique – de la gestion transnationale sil’on veut – et non à celui de la politique, un niveau qui ne paraît pas intéresser la littérature pourtant attachée à louer l’excellence de la gouvernance internationale. Mais c’est dans le champ de la politique nationale et internationale que se définissent les voies de la gestion publique et que se formulent les politiques communes dont procèdent ensuite les réseaux trans-gouvernementaux.Dans le cas qui nous occupe, c’est à la fin de la présidence de Miguel de La Madrid, au terme de multiples moments de tension avec les Etats-Unis, que le gouvernement mexicain commence à s’aligner de façon lente mais continue sur les politiques anti-drogues américaines[1]. À partir de 1987, l’administration mexicaine définit le trafic de stupéfiants comme un problème de sécurité nationale gros dedeux menaces : menace interne, car la corruption et la violence qu’il engendre mettent les institutions en danger, en ce qui concerne en particulier la police et la justice ; menace externe également, parce que la politique de Washington prévoit, depuis le milieu des années 1980, de forcer l’application extra-territoriale de la loi américaine en violant par là la souveraineté mexicaine.

C’estainsi que, dans le but d’empêcher les polices américaines (surtout la Drug Enforcement Agency) d’exercer leur autorité sur le territoire mexicain, le gouvernement de La Madrid propose en 1987 de signer un Accord d’assistance légale mutuelle et de renégocier le Traité d’extradition entre le Mexique et les Etats-Unis en vigueur depuis 1978. Puis, au début de son mandat, en 1989, le nouveau président,Saunas, parvient à établir une formule nouvelle en matière de narco-trafic en signant avec les Etats-Unis un « Accord bilatéral de coopération pour la lutte contre les drogues et la pharmacodépendance ». Cet accord, de même que les précédents, rend patent le désir des Mexicains de voir les parties contractantes observer scrupuleusement « les principes d’autodétermination, de non-intervention…