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décembre 4, 2018 Non Par admin

Manuscrit auteur, publié dans « Technologie et management de l’information : enjeux et impacts dans la comptabilité, le contrôle et l’audit, France (2002) »

LA FORMATION A L’AUDIT : DETERMINANTS, CONTENU ET VOIES DE RECHERCHE
Elisabeth BERTIN Maître de conférences à l’I.A.E – Université de TOURS Institut d’Administration des Entreprises 50, avenue Jean Portalis B.P. 0607 37 206 TOURS CEDEX 03Tél. : 0247361009 – Mél. : [email protected]
Résumé A la lumière des principaux résultats de la recherche comportementale en audit et prenant en considération les défis que la profession doit relever aujourd’hui, le présent papier propose de développer de façon urgente un programme de formation visant à développer la pensée critique et une attitude éthique chez les futurs auditeurs. Motsclés : Audit – jugement – comportement formation – éthique – cognition – communication métacognition – internationalisation – nouvelles technologies Abstract In the light of behavioural research in auditing and challenges due to changes in the accounting and auditing environment and the enlargement of scope of statutory audit, this paper serve as a vehicle to organise discussions on an educationaldesign in audit, that should develop critical thinking and ethical reasoning. Keywords : Audit – judgement – behaviour education – ethics – cognition – communication metacognition – internationalisation – new technologies

halshs-00584440, version 1 – 8 Apr 2011

Introduction
La profession de l’audit1 fait face à de nouveaux enjeux liés à l’internationalisation des affaires, au développementrapide des technologies de l’information et à l’accroissement du rôle de l’audit dans la gouvernance de l’entreprise. Ces évolutions rendent plus complexe la fonction d’audit et entraînent une remise en cause du positionnement par rapport au métier de base. D’une part, l’audit est un processus de jugement faisant intervenir de plus en plus d’informations qualitatives et ambiguës. Les évolutionsrécentes ont pour effet d’accroître la subtilité cognitive du jugement en audit. D’autre part, l’élargissement du portefeuille d’activités de l’audit signale l’apparition de nouveaux acteurs. Les auditeurs assument de nos jours un rôle central dans des relations sociales complexes, multipersonnelles, multidimensionnelles, et sont au cœur de nombreux conflits d’intérêts. Les tendances actuellesdoivent impérativement être prises en considération dans les cursus de formation à l’audit. En effet, l’enseignement et la formation circonscrivent les savoir, savoirfaire et savoir-être des praticiens. Aussi, la sélection des concepts à enseigner et des moyens de les inculquer est-elle essentielle, car elle oriente la représentation que se font les apprenants du rôle et de la démarche de l’audit. Al’aube de ce XXIème siècle, la formation à l’audit ne doit plus négliger les dimensions cognitive et affective du jugement d’audit. Une telle réflexion prend un relief particulier dans un contexte où la qualité de l’audit est plus que jamais remise en cause, et où une refonte du système universitaire est envisagée.
Dans l’ensemble de l’article, le terme audit fait systématiquement référence à l’auditlégal, réalisé en France par les commissaires aux comptes. Il s’agit historiquement du premier domaine de l’audit.
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A la lumière des principaux résultats de la recherche comportementale en audit et prenant en considération les défis que la profession doit relever aujourd’hui et demain, le présent papier préconise la mise en place d’un programme de formation visant à développer deshabiletés métacognitives et communicationnelles, ainsi qu’une attitude éthique chez les futurs auditeurs. Puis,il esquisse des méthodologies de validation des propositions avancées. L’argumentation s’articule alors autour de trois sections. La première présente une synthèse de la recherche sur le jugement d’audit (1 La recherche sur le jugement d’audit). La deuxième met en exergue les enjeux…