L’afrique austral
DOSSIER
Afrique australe : pénurie d’eau vers 2021 ?
Les ressources hydrauliques de l’Afrique australe sont jugées insuffisantes pour une stratégie de développement économique durable.Toute planification dans la région exige des informations tant sur les ressources hydrauliques disponibles que sur l’évolution future de la consommation d’eau. Le Courrier fait le point sur une étude récenteportant sur les interactions entre démographie, ressources hydrauliques et économie au Botswana, en Namibie et au Mozambique.
Molly Hellmuth/Warren Sanderson*
régions socio-écologiques, les capitales de chaque pays ayant fait l’objet d’une étude distincte. Parce qu’il dépend du climat et de l’infrastructure, l’approvisionnement en eau a été modélisé pour chaque bassin hydrographique. Les besoinsen eau étant liés à la démographie, à l’économie et au climat, des modifications de l’état sanitaire de la population auront un impact sur la quantité d’eau consommée.
Le SIDA pose un réel défi
L’impact futur du SIDA sur la démographie et l’économie de la région est étroitement lié au problème des ressources hydrauliques, parce que toute fluctuation affectera directement la consommation d’eau.L’évolution actuelle de l’épidémie a permis de relativiser quelque peu la gravité de la pénurie prévue, mais celle-ci reste aiguë pour les centres urbains. L’intégration directe de ces facteurs dans le modèle des besoins en eau fournit des données plus pertinentes aux planificateurs et autres scientifiques travaillant dans le domaine. L’épidémie de SIDA confronte ces pays à un terrible défi.L’incertitude quant aux politiques et traitements adoptés dans l’avenir a entraîné le recours à toute une série de prévisions démographiques et économiques. C’est au Botswana que le pourcentage de sidéens est le plus élevé au monde. En l’absence de vaccin, on estime que ce pays connaîtra une croissance démographique quasi nulle au cours des vingt prochaines années. La Namibie et le Mozambique devraientvoir leur population augmenter, mais très faiblement. L’évolution de la croissance peut prendre différentes voies, selon la réaction de la population à la menace du SIDA, les programmes thérapeutiques mis en œuvre et leur efficacité. Le SIDA pourrait affecter l’économie en entraînant une diminution des exportations, du nombre de travailleurs qualifiés et des investissements. Les coûts directs duvirus du VIH, tels que l’accroissement du poste des soins de santé, agissent surtout sur l’économie en générant une réduction des investissements. Si le revenu par habitant augmente comme prévu, les individus consommeront davantage d’eau car ils seront en meilleure santé. En outre, les besoins en eau du secteur industriel augmenteront avec la croissance économique. Si la production décroît à causedu SIDA, la consommation d’eau diminuera parallèlement à l’accroissement de la pauvreté et/ou à la baisse de la production industrielle.
n Afrique australe, nombre des problèmes de pénurie d’eau découleront de l’urbanisation, avec l’accroissement démographique consécutif, et des besoins industriels accrus. Des études antérieures ont montré qu’une hausse rapide de la population entraînerait unedégradation parallèle des ressources naturelles de la région. Un projet triennal financé par la DG Développement a permis à l’Institut international pour l’analyse des systèmes appliqués (IIASA) de développer une modélisation intégrée des ressources hydrauliques, de la démographie et de l’économie de chacun des pays dans le but de comprendre leurs interactions et leurs implications d’ici 2021.Afin de mieux évaluer l’état actuel et futur des ressources hydrauliques, le Botswana et la Namibie ont été divisés en trois
E
ENVIRONNEMENT
Changement climatique
Ecoulement d’eau le long de la ligne de partage des eaux
Reconstitution de la nappe aquifère
INFRASTRUCTURE D’APPROVISIONNEMENT EN EAU
OFFRE DISPONIBLE
INADÉQUATION?
CENTRE DE DEMANDE
L’urbanisation conduit…