D’holbach, le bon sens
D’HOLBACH, Le Bon sens ou Idées naturelles opposées aux idées surnaturelles , 1772
A savoir
Au XVIII° siècle, les musulmans se sont emparés de Constantinople, la ville sainte et la transforme en Byzance. Cette puissance des empires Perse et Ottoman fascine la France, donnant naissance au courant orientaliste dans tous les domaines artistiques. Galland introduit la mode en traduisant en 1711« Les mille et une nuits » bien vite reprise par les philosophes des Lumières pour faire passer leurs idées comme Voltaire dans « Zadig » par exemple. D’Holbach, un des rédacteurs de l’Encyclopédie de d’Alembert et de Diderot semble se situer pleinement dans ce mouvement d’orientalisme philosophique lorsqu’il écrit en 1772 son « Bon sens ou Idées Naturelles opposées aux idées surnaturelles ».Introduction
Le texte que nous allons étudié est extrait de l’ouvrage Le Bon sens ou Idées naturelles opposées aux idées surnaturelles écrit en 1772 par le philosophe d’origine allemande D’Holbach . Comme Voltaire dans le chapitre 3 de « Candide », ou l’article « Paix » écrit par Damilaville pour l’ Encyclopédie, d’Hollbach aborde lui aussi dans un court récit le thème de la guerre. Eneffet, au XVIIIème siècle, les philosophes des Lumières ont beaucoup écrit contre la guerre, montrant son horreur ou blâmant son absurdité et l’aveuglement des chefs d’états à vouloir se battre entre eux.
Lecture du texte
Sous le titre de « conte oriental » D’Holbach raconte l’histoire d’un dervis qui décide de se rendre à la Mecque pour remercier Allah de la bonté dont il fait preuve à sonégard. Celui-ci, après avoir traversé un pays prospère et paisible, arrive dans une contrée ravagée par la guerre. Dans quelle mesure ce texte est-il un conte philosophique planté dans un décor oriental ? Nous allons tenter de démontrer que ce texte est un récit plaisant qui s ‘apparente à un conte puis que ce texte permet de tirer des leçons tel un apologue.
I- Un récit plaisant qui s’apparente à unconte
a) des éléments typique du conte oriental
En premier lieu on remarque que le texte se présente sous la forme d’un conte, c’est à dire un récit de tradition orale.
En effet celui-ci commence avec une formule introductive: “A quelque distance de Bagdad”, que l’on peut rapprocher du célèbre “Il était une fois”.
L’auteur emploie dès la seconde ligne les temps caractéristiques du récitcomme l’imparfait avec “passait” (l.2), “s’empressaient” (l.3), “comblait” (l.5).
Le cadre spatio-temporel est flou, il n’y a aucune indication de temps précise, l’action est située dans un lieu assez vague et lointain pour le lecteur du XVIIIème siècle, « À quelque distance de Bagdad » (l.1).
On constate la présence d’un schéma narratif précis.
la situation initiale de la ligne 1 à laligne 10.
L’élément perturbateur est « le vœu d’entreprendre pour la septième fois le pèlerinage de la Mecque » à la ligne 10.
L’auteur passe alors aux péripéties et utilise alors le présent de narration : « reçoit » (L15), « il se voit » (L17), « rencontre » (L21).
On peut situer l’élément de résolution à la ligne 34, lorsque la vision du monde de l’ermite est contrecarrée par « un spectaclehideux ».
Le conte se termine, par un bref retour au temps du passé, à la ligne 41.
Les personnages comme dans les contes les personnages sont stéréotypés, ils sont peu décrits. Le dervis est caractérisé par sa sainteté comme l’indique le champ lexical de la religion : « sainteté », « le saint homme », « notre ermite », « notre pèlerin » et par sa naïveté face au monde que l’on remarque àtravers son discours hyperbolique avec les apostrophes
laudatives répétées et les points d’exclamation « O Allah ! ».
Le loup est l’allégorie du mal.
les soldats et les cadavres : si le loup est personnifié, les hommes semblent comme animalisés dans le déchaînement bestial de leur barbarie.
L’ intrigue est typique de conte c’est un voyage initiatique. Le pèlerinage accompli par le dervis…