Sens en commun

septembre 19, 2018 Non Par admin

Le Sens en commun par Pablo ALTES 16 mars 2009
Dans son livre classique, Psychanalyse des contes de fées, Bruno Bettelheim nous montre que loin d’être une résurgence arriérée, les histoires queréclament les enfants avant d’aller dormir (avant d’aller rêver !) sont la nourriture de l’esprit, les tuteurs auxquels il s’accroche comme une plante grimpante pour bien se développer.
L’identificationaux héros (et héroïnes) est un mécanisme primordial, inhérent à notre fonctionnement mental. Intuitivement, l’être humain est capable d’empathie et de sympathie, c’est à dire qu’il se reconnaîtra etadhérera à toute histoire humaine qu’il jugera véridique. Par exemple, quand un ami nous raconte ses joies et ses malheurs, on ne peut s’empêcher d’entrer en résonance avec cette personne et de nousmettre à sa place à travers l’imagination. Cet effet est bien connu des avocats de la défense, quand ils cherchent à susciter la compassion des jurés en décrivant dans le détail le cheminementmalheureux qui a transformé un enfant de chœur en bandit de grand chemin.
Un conte décrit une situation difficile dans laquelle nous pourrions nous trouver et donne un mode d’emploi dont l’on pourrait userpour s’en sortir. En fonction de leur contexte du moment les enfants s’identifient au héros de leur histoire favorite (elle peut changer souvent, c’est d’ailleurs signe de leur évolution) et ilstrouvent ainsi des solutions à leurs problèmes, en s’inspirant plus ou moins consciemment de ce qu’ils écoutent.
Le fait que l’histoire sorte de la bouche des parents (ou d’un autre membre de la famille)est en soi capital, car il signe l’importance sociale de ce qui est raconté et ainsi le petit cherche à communiquer à son entourage la nature du problème qu’il est en train de vivre. Même avec un DVD,l’enfant insistera pour que l’on s’assoie avec lui pour le regarder. L’émetteur du message n’est dans ce cas-ci pas forcément celui qu’on croit, ou bien serait-il plus juste de dire que chacun est à…