Philosophie d’une mort
En paléontologie, la découverte de rites funéraires est un élément important pour déterminer le degré d’éveil social d’un hominidé.
Cette conscience de lamort est un moteur de cohésion sociale (s’unir pour résister aux calamités, aux ennemis) et d’action (réaliser quelque chose pour laisser une trace). Elle est unélément important de la réflexion métaphysique. C’est aussi ce qui donne la puissance symbolique à des actes tels que l’homicide et le suicide.
La philosophiedes Lumières en Europe, incitant à la maîtrise de la nature, suggère l’avènement d’une domination de la dégradation du corps de l’Homme.
Selon Épicure, la mortn’est rien puisque « tant que nous existons la mort n’est pas, et que quand la mort est là nous ne sommes plus. La mort n’a, par conséquent, aucun rapport ni avecles vivants ni avec les morts, étant donnée qu’elle n’est plus rien pour les premiers et que les derniers ne sont plus. » (Lettre à Ménécée).
Jankélévitch,dans La Mort, quant à lui propose une réflexion sur la mort d’un point de vue grammatical : « la mort en troisième personne est la mort-en-général, la mortabstraite et anonyme » (c’est la mort du « on »), « la première personne est assurément source d’angoisse (…) En première personne, la mort est un mystère qui me concerneintimement et dans mon tout, c’est-à-dire dans mon néant » (la mort du « je »), « il y a le cas intermédiaire et privilégié de la deuxième personne; entre la mortd’autrui, qui est lointaine et indéfférente, et la mort-propre, qui est à même notre être, il y a proximité de la mort du proche » (c’est la mort du « tu »).