Analyse des fleurs du mal
Baudelaire naît à Paris en 1821. Il perd son père à l’âge de six ans. Après des études secondaires à Lyon puis au lycée Louis le Grand, Baudelaire mène une vie marginale et de bohème dans le Quartier latin.
En 1841, sous la pression de sa famille, il embarque pour les côtes d’Afrique et de l’Orient. Il séjourne à l’île Bourbon (La Réunion) et, en rentrant à Paris en 1842, écrit ses premierstextes. Il s’éprend de l’actrice Jeanne Duval.
En 1844, sa famille s’indigne de sa vie de débauche. Baudelaire devient alors journaliste, critique d’art et critique littéraire.
1857 est l’année de publication des Fleurs du Mal. Baudelaire est attaqué en justice pour « immoralité » (la même année que Madame Bovary) et condamné : plusieurs poèmes sont retirés du recueil et l’auteur doit payerune amende. Baudelaire est très affecté par cet échec et sombre dans la misère (et dans la maladie). Le poids des dettes s’ajoutant aux souffrances morales, Baudelaire est frappé en 1866 d’un malaise qui le rendra paralysé et aphasique. Il meurt en 1867.
Les Fleurs du mal est un recueil de poèmes publié par Charles Baudelaire en 1857. Il constitue une des oeuvres les plus importantes de lapoésie moderne et exerça une influence énorme sur Arthur Rimbaud et sur Stéphane Mallarmé.
Le recueil aurait dû s’appeler Les Limbes ou encore Les Lesbiennes ; Baudelaire, sur le conseil d’un ami, y renonce. Le titre définitif repose sur le paradoxe que Charles Baudelaire a tenu à entretenir durant toute sa vie littéraire. En effet, l’auteur considère la Nature comme étant, par définition, laide ; ilconsidère la beauté comme artificielle. Cette même beauté est vue comme de nature provocatrice et tentatrice (donc pouvant entrainer l’être humain vers le péché – rapport à la conception immanente qu’a eu Baudelaire par rapport à la religion) : l’Homme ne peut lui résister. »Les fleurs du mal » en sont ici l’allégorie.
Le poète a divisé son recueil en six parties : Spleen et idéal, Tableauxparisiens, Le Vin, Fleurs du mal, Révolte et La Mort. Cette construction reflète son cheminement, sa quête : spleen et idéal, tout d’abord, constitue une forme d’exposition ; c’est le constat du monde réel tel que le perçoit l’écrivain. Les 3 sections suivantes en procèdent, dans la mesure où elles sont des tentatives de réponse au spleen, d’atteinte de l’idéal. Baudelaire s’aventure à cette fin dansles drogues (Le Vin) puis tente de se noyer dans la foule anonyme de Paris pour y dénicher une forme de beauté (Tableaux parisiens) avant de se tourner vers le sexe et les plaisirs physiques (Fleurs du Mal). Après ce triple échec vient la révolte contre l’absurdité de l’existence (Révolte) qui, elle aussi s’avérant vaine, se solde par La Mort.
I) L’ARCHITECTURE DU RECUEIL
Baudelaire a écritune oeuvre phare durant une vingtaine d’années.
La genèse des « Fleurs du Mal » : le plus ancien poème a été composé en 1841, à l’île Maurice, « A une créole », inspiré par la personne chez qui il logeait. Ce poème paraît dans l' »Artiste » en 1845.
Entre 1841 et 1845, il écrit des poèmes (dix environ) pour les « Fleurs du Mal ». A cette époque là, Baudelaire ne pense pas faire un recueil, mais en1845, cette idée germe en lui, avec comme titre les « Lesbiennes ». Ce titre va être abandonné, et remplacé en 1848 par un titre plus mystérieux, « Les Limbes » (les Limbes, dans la théologie chrétienne, sont un espace intermédiaire où séjournent les âmes qui n’ont pas été baptisées), et sous ce titre vont apparaître onze textes en 1851. Mais il va une nouvelle fois décider de changer, car un autre poèteutilise déjà ce titre. Il va donc en chercher un nouveau, et c’est en 1855 que le terme les « Fleurs du Mal » va apparaître.
Ce titre aurait été trouvé par un ami de Baudelaire : Hyppolite Babou, et si Baudelaire l’a retenu, c’est parce qu’il correspondait profondément à son esthétique : « extraire la beauté du mal », ce qui correspond à ses poèmes. Ce titre est paradoxal, car habituellement le…