Etude du cinéma de luis bunuel
Sommaire
Introduction……………………………………………………………..………2
I/ Le surréalisme contre l’ordre et la convention
1) El.…………………………………………………………………………….4
2) La Vie Criminelle d’Archibald de la Cruz…………………………………6
3) Los Olvidados…………………………..……………………………..……6
II/ Les images de l’inconscient
1) Les images hallucinatoires………………………………………….…8
2) Les images oniriques…………………………………………………..9III/ Les pulsions et le déni du corps d’autrui
1) Les pulsions de mutilation……………………………………………11
2) Les pulsions sexuelles…………………………………………….….12
3) Les pulsions meurtrières……………………………………………..13
Conclusion…………………………………………………………………….15
Annexes…………………………………………………………………….…16
Introduction
Le Mexique, ancienne colonie espagnole, fut pour Luis Buñuel une terre d’accueil idéale pourl’expression de son art. Après avoir fuit l’Espagne et la guerre civile, Buñuel s’est retrouvé aux Etats-Unis où il fit quelques petits films où il démontre l’efficacité et le danger des films de propagande nazis. Mais étalant ses idées marxistes et anticléricales, il subit des pressions et se voit finalement contraint d’émigrer au Mexique en 1947. Là, il trouve à s’exprimer en pays de similitudesmalgré la vocation commerciale du cinéma mexicain. Après 18 ans de silence au niveau international, Buñuel revient sur le devant de la scène en 1950 avec Los Olvidados (Pitié pour eux, titre français que Buñuel détesta (1)) dont la traduction littérale est : Les Oubliés. Malgré le scandale qu’il déclencha à sa sortie au Mexique (le film ne resta que deux jours à l’affiche), ce film remporta le prix dela mise en scène au festival de Cannes en 1951. Ce film, comme d’ailleurs ceux qui suivront, ne sont à aucun moment revendiqués comme pleinement surréalistes. Qu’est donc alors devenu l’auteur d’Un Chien Andalou et de l’Age d’Or ? Cet auteur si provocateur et indépendant d’esprit se serait-il plié aux dictats d’un cinéma commercial ? Oui et non. Oui car pour pouvoir continuer à s’exprimercinématographiquement, Buñuel a dû accepter les contraintes de ses producteurs mexicains mais non dans le sens où il a su les subvertir. C’est ainsi que dans les vingt et un films qu’il réalisa au Mexique, on retrouve à chaque fois quelques traces d’un surréalisme dont il était naguère le cinéaste attitré. C’est pourquoi il me paraît intéressant de relever ces empreintes dans trois films emblématiques de lapériode mexicaine de Luis Buñuel : Los Olvidados, El (Tourments, 1952) et Ensayo de un Crimen (La Vie Criminelle D’Archibald De La Cruz, 1955).
Mais avant de nous attacher à l’étude de ces films, rappelons en quelques mots ce en quoi consistait le mouvement surréaliste. Prolongeant le mouvement dada, le surréalisme est apparu en France dans les années 1920 sous l’impulsion d’André Breton. Cemouvement asocial et provocateur « se dresse contre toutes les formes d’ordre et de conventions logiques, morales, sociales et qui leur oppose les valeurs du rêve, de l’instinct, du désir et de la révolte, dans l’expression du fonctionnement réel de la pensée » (Dictionnaire Larousse).
Dans un premier temps nous étudierons à travers ces trois films les faits qui se placent contre l’ordre, lesconventions et les habitudes qui régissent une société. Puis nous relèverons les marques de l’imaginaire exempté de toute censure et enfin, dans un troisième temps, la libération des pulsions destructrices de l’Homme.
I/ Les marques surréalistes allant à l’encontre de l’ordre, des conventions et des habitudes.
1) El.
Bien que, cinéma commercial oblige, Buñuel a dû s’éloigner de ses filmsprofondément surréalistes, il n’en demeure pas moins que ses films mexicains (ainsi que ceux qui suivront) garderont un certain goût de révolte contre l’ordre et les conventions, véritables carcans de la société.
Dans El, avant sa rencontre avec Gloria, Francisco Galvan est un personnage profondément moral. D’éducation catholique, pratiquant, il est vierge car il ne s’est jamais marié. Selon…