Verlaine soleil couchant
Le spectacle du soleil couchant où se mêlent les ors et les rouges invite le poète à la rêverie. Le pluriel de soleils indique que le paysage n’est pas à prendre au pied de la lettre, il s’agit d’unpaysage rêvé, reflet d’un état d’âme. Le poème s’articule autour d’une double thématique, celle du rêve, vers 4 à 8 et celle beaucoup plus longue des cauchemars, vers 9 à 16.
I-La tentation duparadis perdu
– Le rythme et les sonorités d’une berceuse.
Les 8 premiers vers se déroulent selon un schéma grammatical limpide, sujet, verbe, complément avec un parallélisme de construction entre lesdeux phrases destinées à créer un climat de confiance, propice au sommeil. Il y a un écho des sonorités par le jeu des homophonies avec prédominance du son an (champs, mélancolie, couchants, chants) etpar le retour fréquent à la rime par l’utilisation de vers de cinq syllabes.
. Une structure fluide et sans heurts
Dominé par la mélancolie qui remplit à elle seule le vers 3, les allitérations en « l » du terme « mélancolie »crée une impression de langueur. La mélancolie a une fonction mélodique née de la répétition, une fonction de transition entre les quatre premiers vers et les quatre suivantset aussi une fonction de continuité par la double métaphore aube/mélancolie/femme.
. Un vocabulaire et une syntaxe simple
On retrouve les principes chers à Verlaine, ses impressions visuelles auxquatre premiers vers auxquels succèdent des sensations auditives aux quatre vers suivants pour conclure sur une interprétation. Beaucoup de phrases sont construites sur le schéma classique, sujet,verbe, complément. Le vocabulaire est simple sauf peut-être la couleur vermeil, rouge vif.
– Un paysage harmonieux
La subjectivité du paysage est soulignée dès le premier vers, l’aube qui est le début dujour (étymologiquement aube=blanc) s’oppose au soleil couchant habituellement représenté par des teintes rouge et or. La confusion soir/matin est délibérée, et crée un effet de flou, propre à la…