Somalie: lechaos
TEXTES SUR LA SOMALIE
Les navires qui passent au large des côtes de la Somalie sont régulièrement les cibles de pirates venant de ce pays sans gouvernement central effectif et livré depuis plus de onze ans aux milices de chefs de guerre rivaux. « A bord de vedettes rapides, des miliciens armés peuvent attaquer n’importe quel bateau de plaisance et la plupart des navires marchands, sans avoirété provoqués. Les plaisanciers évoquent des attaques à l’arme légère mais aussi au mortier ou au lance-roquettes », lit-on sur le site internet MaritimeSecurity.com, qui s’adresse aux navigateurs. (…) Chaque année, des dizaines d’actes de piraterie sont commis dans cette région. Les fortunes des assaillants sont diverses. Cela va de la disparition d’un pétrolier au vol de 600 paires de chaussuresde sport. Il faut noter dans certains cas la mort de membres d’équipage ou de passagers.
Source : www.alsapresse.com, le 23/09/2004.
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Dans une grande partie des régions du centre et du sud [de la Somalie], en particulier dans la capitale, Mogadiscio, et à Baidoa, l’année [2004] a été marquée par un climat d’insécurité constante et par des affrontements sporadiques entre différentes factions; laplupart du temps, l’accord de cessez-le-feu signé en octobre 2002 est resté sans effet. Depuis la désagrégation de l’État, en 1991, la Somalie restait dépourvue de gouvernement central, d’administration nationale, d’armée, de police et de système judiciaire. En août, le gouvernement national de transition a prolongé son mandat, dont la durée initiale était de trois ans. Bien qu’il soit en théoriereconnu par les Nations unies et par une partie de la communauté internationale, ce gouvernement ne contrôlait que quelques quartiers de Mogadiscio, les autres régions étant aux mains de dirigeants de factions armées.
Une élection présidentielle pluraliste a eu lieu au mois d’avril dans la République indépendante autoproclamée du Somaliland, dans le Nord-Ouest. Il s’agissait du seul territoireissu de l’ancienne République de Somalie où régnait la paix et qui disposait d’un gouvernement, d’institutions démocratiques et d’un système judiciaire. Le Somaliland réclamait toujours sa reconnaissance par la communauté internationale. Il a refusé de participer à la conférence de paix organisée au Kenya et d’envisager sa réintégration dans un État fédéral somalien. Le président sortant, DahirRiyaale Kahin, a remporté l’élection avec une très courte avance. Le scrutin parlementaire a été reporté à l’année 2005. Les relations entre le Somaliland et le Puntland demeuraient tendues, les deux territoires se disputant la souveraineté des régions de Sool et de Sanag, dans l’est du Somaliland; celles-ci ont été frappées par la sécheresse et la Pénurie alimentaire.
Le Puntland, territoire dunord-est du pays qui s’est proclamé État régional fédéral, a participé aux pourparlers de paix et défendu le principe d’une constitution fédérale. Au mois de mai, un accord de paix et de réconciliation a été signé entre le président du Puntland, et un groupe d’opposition armé, le Conseil pour le salut du Puntland, proche de l’ancien prétendant aux fonctions de chef de l’État, Jama Ali Jama. Desdirigeants de l’opposition ont trouvé place au sein du gouvernement du Puntland, tandis que les milices étaient intégrées aux forces de sécurité. Tous les membres des milices d’opposition qui avaient été capturés ont été remis en liberté. La sécurité s’est améliorée sur le territoire, mais les questions constitutionnelles relatives au statut du gouvernement et du Parlement n’étaient pas résolues.Face à la menace pesant en permanence sur la sécurité régionale et internationale et résultant de plus de douze années de désintégration de l’État et d’affrontements constants entre factions rivales dans le sud de la Somalie, le Conseil de sécurité et le secrétaire général des Nations unies ont appelé à une conclusion urgente des pourparlers de paix et à la fin des violations du cessez-le-feu…