Sarreguemines et l’art nouveau
La seconde moitié du XIXe siècle est fortement marquée dans le domaine des arts décoratifs par un retour aux styles du passé : c’est l’époque du néo-classicisme, du goût néo- Renaissance… Le Jardind’Hiver du Musée des Faïences, érigé en 1880, illustre parfaitement cette tendance : on y découvre une fontaine monumentale en majolique, dont l’architecture et le décor reprennent essentiellement deséléments propres à la Renaissance (dauphins en ronde-bosse, décor de candélabres…).
Par ailleurs, la fin du XIXe siècle est marquée par l’expansion colonialiste, et la société bourgeoise est séduitepar l’exotisme qui lui arrive d’Asie, d’Extrême-Orient, d’Afrique du Nord. La faïencerie de Sarreguemines produit ainsi dès 1860 des objets d’inspiration persane et des “ chinoiseries ”.
Mais àcette même époque, quelques artistes en Europe commencent à dénoncer les copies d’anciens et pastiches exotiques, cherchant à créer un style nouveau. Pour ces artistes, l’inspiration ne doit plus sechercher dans le passé, mais dans la nature. Ils s’inspirent essentiellement de l’art japonais. Le Jardin d’Hiver possède ainsi deux panneaux céramiques qui dénotent par certaines caractéristiquesjaponisantes – étroitesse, verticalité, teintes claires – et annoncent l’Art nouveau.
Panneaux
Les panneaux de céramique connaissent un essor important à la fin du XIXème siècle. L’architecture utilisealors la céramique pour décorer les intérieurs bourgeois, les stations thermales, les magasins, les restaurants, les gares…
La production de panneaux historiés à Sarreguemines se situe entre 1880et 1930. Ils sont essentiellement en faïence fine recouverte de glaçures colorées. Les décorateurs, parfois employés de la faïencerie, parfois intervenants extérieurs dont les plus célèbres sontAlexandre Sandier, Carl Schüller, Simas, reprennent souvent les thèmes chers à l’Art nouveau naissant : la flore, la femme, les décors japonisants. Le musée présentera entre autres modèles, les “…