On n’est pas là pour diparaître.
Rencontre avec Christine Koetzel, metteur en scène de On n’est pas là pour disparaître, d’Olivia Rosenthal.
Olivia Rosenthal est née en 1965. Elle est actuellement professeur à l’université de Paris XVIII. Elle est spécialiste de la poésie du XVI° siècle (images données à voir par celle-ci). A travers les œuvres d’Olivia Rosenthal, on retrouve un souci de permanence de la langue et du dire dela langue. Elle porte un très grand intérêt pour le côté musical et sonore de la langue. Rapport entre le « je » et l’universalité très présent mais nous ne sommes pas dans un journal intime.
Dans le temps, Editions Verticales, 1999
Puisque nous sommes vivants, Editions Verticales, 2000.
On assiste toujours à un retour à l’exploration d’elle-même dirigée vers l’extérieur.
Textes théâtraux :animalité très présente dans tous ses textes de théâtre.
Les félins m’aiment bien, Editions Actes Sud Papiers, 2004 mise en scène par Alain Olivier en 2006. Dans ce texte, elle incarne la monstruosité animale qui se trouve en chacun de nous.
Des cochons et des hommes, 2008. Tout comme le précédent, elle illustre la sauvagerie animale que l’on peut avoir en nous. Il y a une dimensionfantasmatique très présente.
Elle porte aussi un très intérêt pour la poésie puisqu’elle a fait sa thèse sur la poésie du XVI° siècle. Elle est d’ailleurs très présente dans On n’est pas là pour disparaître.
Et enfin, elle vient de se lancer dans l’écriture de documentaire « pur ». Tout comme dans On n’est pas là pour disparaître avec des passages de réécriture de texte d’Aloïs Alzheimer, notamment letexte écrit sur le cas d’Auguste D (sa première patiente). De plus, elle a recueilli des propos sur la construction du 104 à Lyon (lieu culturel) qui a remplacé un « magasin » des Pompes funèbres. Elle propose une interview de tous les corps de métier présents à ce changement.
Ces quatre domaines sont présents dans On n’est pas là pour disparaître.
De plus, elle s’essaye au cinéma, notamment avecle film Les larmes, qui est une réécriture des Parapluies de Cherbourg. Sa problématique reposant sur un questionnement, à savoir pourquoi en regardant ce film elle pleure à chaque fois avant la fin.
Christine Koetzel : « On va du plus faux avec le théâtre, au plus vrai avec les acteurs ». Les acteurs sont avant tout des Hommes qui ont un vécu, une vie, quand ils entrent sur scène, ilsdeviennent quelqu’un d’autre, tout en gardant leur part de réel. C’est en ça que le théâtre est du faux qui transcrit le réel. On a affaire à une exploration de l’identité, afin d’explorer le mystère de l’être humain et de sa sauvagerie (durant les guerres, durant une grande colère,…) Le théâtre tente d’être le lieu d’exploration de cette facette de l’homme. Rapprochement avec la maladie de A : on va duvrai au faux, du vrai au corps. En effet, l’homme n’est plus le même mentalement quand il est atteint de la maladie mais son corps reste intact. Ceci amène à un questionnement sur l’acteur : ça n’est pas l’homme qui joue mais son personnage.
D’autre part, le théâtre permet la redécouverte d’un texte, l’étonnement, l’apparition,…
Christine fait référence à Tadeusz Kantor, metteur en scènepolonais, il voyait de l’étrangeté dans l’apparition d’un acteur. Elle apparente cette étrangeté à celle de la maladie de A. de plus, elle entend un côté polyphonique et sonore dans l’ouvrage d’Olivia Rosenthal qu’elle transcrit par une contrebasse et une viole de gambe (la sensibilité humaine) d’un côté de la scène et une batterie à l’opposé (la sauvagerie de l’homme, la débauche d’énergie). Ce matériauest censé faire émerger la parole, or ça n’est pas le cas de ce qu’il transcrit, puisque la maladie de A provoque l’absence de la parole.
De surcroît, on note une musique et une sonorité particulière à chaque personnage. Parfois, les malades n’ont plus les mots mais ils sont la sonorité du mot qu’ils vont nous transmettre (fragments de discours).
Olivia Rosenthal raconte l’histoire de…