Moyse ou lyon ?
MOYSE OU LYON ?
Rappel
Jusqu’en 1808, les juifs n’avaient pas de patronyme fixe, C’est le décret dit de Bayonne du 20 juillet 1808 qui exigea des juifs qu’ils adoptent un nom et un prénom définitif. En principe ces noms ne devaient pas être tirés de l’ancien testament, mais une exception existait lorsque les noms et prénoms étaient connus et constamment portés. C’est ainsi que desdéclarations faites par le chef de famille ont été consignées dans chaque commune de résidence fixant le nom de chef de famille de son épouse et de ses enfants.
Mon exposé va montrer que entre la théorie et la pratique il peut y avoir des écarts et que la justice a dû parfois s’en mêler.
L’histoire que je raconte, concerne une famille mais peut illustrer bien d’autre cas
En septembre 2007,j’avais écrit un petit article dans la revue de Genami sur les hésitations concernant le nom de ma trisaïeule Pauline « Moise ».
En 1941, mon grand père cherchant à prouver ses origines a interrogé d’abord le fossoyeur de Lamarche où ses grands parent étaient enterrés et a appris que l’épouse d’Alexandre Fribourg y était enterrées sous le nom de Pauline Lion.
Il a ensuite demandé à la mairie deVaucouleurs ou elle était née le 2 mai 1818 son acte de naissance. C’est là que l’histoire commence, il n’y avait à cette date aucun acte au nom de Lion, mais seulement un acte au nom de Moise.
Or, elle est née en 1818 et en théorie les noms sont fixés depuis dix ans. Pauline est bien née Moïse et on voit d’ailleurs sur cet acte que son père signe Lion Moyse.
Les recensements dela Meuse relevés par Monique Vrain et mis en ligne sur le site de Genami m’ont fait découvrir toute la famille Moyse à Chalaines en 1807 et appris qu’en 1809 ils s’appelaient Lion.
Cela m’a permis de reconstituer une partie de la famille de Léon en cherchant comme patronyme Lion.
Sur l’acte de mariage de Pauline et d’Alexandre Fribourg en octobre 1838, Pauline est appelée Moïse comme sonpère qui signe toujours Moyse et Pauline signe Pauline Moyse Lyon, ce qui laisse supposer qu’elle avait bien conscience d’une ambiguïté (si c’était la référence au prénom de son père, cela aurait dû apparaître avant le nom de famille)
Soucieuse de compléter cette branche de ma famille, je suis allée, début janvier, aux archives départementales de la Meuse et sur l’acte de naissance àVaucouleurs d’un frère de Pauline, déclaré sous le nom de Simon Moïse, j’ai découvert la mention marginale suivante :
« Par jugement du tribunal de St Mihiel du 15 juillet 1857 il a été ordonné que le nom du père de l’enfant était Lyon et le prénom Moïse » Ce qui est insolite c’est que Lion Moyse était décédé en 1852 à Toul et que ce jugement modifiait son nom après sa mort.
Cette visite auarchives m’a permis de découvrir des enfants que j’ignorai et que les plus âgés étaient nés à Metz ( transcription d’un acte naissance, à l’occasion d’un mariage) .
J’ai ainsi découvert un fils « Maurice » né à Metz et sur les relevés du cercle généalogique des Vosges, j’ai trouvé son mariage à Charmes en 1843 avec Cunégonde Isidor, fille de Joseph Marx Isidor. ( Maurice figurait sous le nom deLyon corrigé ensuite en Moyse). L’histoire de fou continuait
En consultant des publications de bans à Paris, j’ai découvert qu’une grande partie des enfants de « Lyon Moyse » s’étaient installée à Paris vers 1840, et en consultant les tables décennales de 1860 dans le 8ème arrondissement, mon regard a été attiré par la mention d’un jugement.
En consultant le registre des naissances, j’aitrouvé ce jugement qui est la transcription d’un jugement du tribunal de première instance de Metz en date de 1864.
Cette transcription occupe 5 pages de registre et c’est tout un roman.
Maurice demande au tribunal de restituer dans le nom de Lyon, lui et ses cinq enfants.
On y apprend que c’est après avoir consulté aux archives de Chalaines, ville natale de Lyon Moyse, le registre…