Microfinance

septembre 19, 2018 Non Par admin

MICROFINANCE – COTE D’IVOIRE

Lutte contre la pauvreté :
Projet de développement du secteur de la microfinance dans la région nord-est (Bondoukou) de la Côte d’Ivoire.

Par
Roland COFFI

SECTION I : IDENTIFICATION DU PROJET

1. Analyse de la situation existante
Notre analyse du contexte du projet utilisera l’outil d’analyse socio-économique. En effet ce type d’analyse nous permetd’avoir une idée assez claire de la situation de la Cote d’Ivoire en générale et la place de la microfinance dans le développement de la région nord-est en particulier.

1. 1 Contexte du projet

«Les résultats sont alarmants, très alarmants » a déclaré récemment l’Institut national de la statistique de la Cote d’Ivoire (Ins) lors de la restitution des résultats de l’enquête sur le niveaude vie et de conditions de la vie des ménages. Plus de la moitié de la population est frappée de plein fouet par la misère. Les chiffres dépassent en effet les 50%. Malheureusement, la situation n’est pas prête de s’améliorer dans la mesure où les signaux d’une amélioration des conditions de vie des ménages n’existent pas. «Si rien n’est fait, d’ici 2015, plus de 63% de la population sera pauvre»,préviennent les dirigeants de l’institut. Toujours selon les résultats de l’enquête, le taux de morbidité n’a cessé de s’accroître passant à 12.6% surtout chez les femmes. Les femmes sont les plus touchées d’après les statistiques car les ménages dirigés par les femmes sont les plus pauvres. De plus, on constate une paupérisation grandissante des familles qui est reflétée par les indicateurssociaux de pauvreté montrant une baisse de la scolarisation des filles surtout dans le nord du pays, 38% seulement y sont scolarisées.

Toutes ces situations contribuent à favoriser le développement rapide de la pauvreté. La difficulté d’accès aux sources de financement approprié et à un encadrement adéquat est souvent citée comme une entrave au développement effectif des populations.

1. 2Cadre général de la microfinance en Cote d’Ivoire

La croissance de la microfinance en Cote d’Ivoire a été affectée par les crises politico-militaires survenues depuis 2000 suivie par la division du pays. Cependant, la microfinance
demeure incontestablement un outil important de financement des agents économiques mis à l’écart du secteur bancaire classique.
Le secteur de la microfinance enCote d’Ivoire est composé de deux types d’institutions à savoir les institutions mutualistes ou coopératives d’épargne et de crédit et les institutions non mutualistes (ONG et Sociétés anonymes). Les institutions non mutualistes sont représentées à très petite échelle en Cote d’Ivoire. L’évolution du nombre d’institutions de microfinance de 1995 à 2005 a été relativement constante .

Face àl’incapacité du secteur bancaire classique de répondre aux attentes de la population, le secteur de la microfinance s’est développé progressivement ces dix dernières années. Plus encore, les institutions de microfinance sont réparties de façon inégale en Cote d’Ivoire.
De 1995 à 2005, le nombre de bénéficiaires a grimpé de 59.506 à 629.455 ce qui a conséquemment haussé la somme des dépôts collectés de3,9 milliards de FCFA à 58,5 milliards de FCFA. En ce qui concerne l’encours de prêts consentis, il est passé de 8,9 milliards à 21,6 milliards de FCFA en 2005.

1. 3 Faiblesses et contraintes du secteur de la microfinance en Cote d’Ivoire
Le secteur de la micro finance en Cote d’Ivoire, bien qu’ayant évolué rapidement est resté fragile du à certains facteurs qui sont entre autres :
-L’intervention directe de l’Etat dans l’attribution des crédits aux pauvres par le biais des fonds sociaux.
– Le retrait de la quasi-totalité des bailleurs de fonds suite à la situation sociopolitique.
– Le manque de ressources de l’Association Interprofessionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés de la Cote d’Ivoire (AISFD-CI).
– La dégradation du portefeuille qui de 7% en 1998 est…