Le nucléaire militaire aujourd’hui

janvier 8, 2019 Non Par admin

Le nucléaire militaire aujourd’hui

« Les armes atomiques sont affreusement chères, par définition dangereuses, militairement inefficaces et moralement insoutenables ». L’auteur de cette déclaration de 1996 n’est pas un grand pacifiste mais le Général BUTLER, ancien commandant du Strategic Command. L’arme nucléaire a suscité depuis son invention durant la seconde guerre mondiale uneopposition constante et durable. Il y a quelque mois cette opposition réapparaissait avec le projet du Président OBAMA de suppression de l’arme atomique, projet relayé en France entre autre par messieurs Michel ROCARD, ancien 1er Ministre, et Alain JUPPE, ancien 1er Ministre mais également nouveau ministre de la défense.

Or, malgré ces appels constants, le nucléaire militaire est toujours présenten ce début de XXIe siècle et l’on peut s’interroger sur l’avenir de cette arme tant décriée. Quelle place pour le nucléaire dans les affaires stratégiques mondiales en général et plus particulièrement dans la doctrine et l’appareil militaire français aujourd’hui ?

Nous verrons qu’au niveau mondial la situation est très contrasté (1) mais que la France, elle, a réaffirmé sa doctrine dedissuasion nucléaire dans le cadre de son livre blanc (2) et elle maintient son outil nucléaire au-dessus du seuil de crédibilité et de suffisance (3).

1. AU NIVEAU MONDIAL, UNE SITUATION CONTRASTE

En effet la situation est très contrastée entre des zones de stabilité et de contraction des arsenaux nucléaires (1.1) et des zones de tension et de prolifération (1.2).

1. TNP etaccords START.

L’occident et l’ex-pacte de Varsovie ont été fortement marqués par deux évènements majeurs de l’histoire mondiale de l’atome militaire : HIROSHIMA et la crise de CUBA.

EN 1945 pour la première et, du moins à l’heure actuelle, unique fois l’atome est utilisé à des fins militaires par les E-U à Hiroshima et à Nagasaki causant la mort immédiate respectivement de 74 000 et 40000 personnes. Cette utilisation spectaculaire marquera durablement les consciences.

En 1962, lors de la crise dit « des missiles de Cuba » le monde passe tout prêt d’une guerre nucléaire entre les E-U et l’URSS.

Dès lors il y une véritable prise de conscience des dangers de l’atome qui conduit à une politique de détente et à la recherche d’une sorte de déflation et de contrôle del’arme atomique. L’arme atomique devient alors une « arme de dissuasion ». Cela conduit surtout les puissances nucléaires majeures à un mouvement de stabilisation des arsenaux (accord SALT de 72 et 79) puis de désarmement nucléaire (accord START de 91 et 93)

En parallèle il y a une tentative pour mettre fin à la prolifération nucléaire après l’entrée dans le « club atomique » de l’URSS (1949),du Royaume-Uni (1952), de la France (1960) et de la Chine (1964). En 1968 est signé le Traité de Non-prolifération qui entre en vigueur en 1970. Il établit une distinction entre les 5 Nations disposant de l’arme atomique à cette date qui peuvent la conserver et ceux n’en disposant pas qui s’engage à ne pas l’acquérir en échange de l’accès à la technologie nucléaire civile.

Si l’ensembledes états respectant le TNP et les deux anciens blocs sont visiblement dans une phase de décompression sur le nucléaire, tel n’est pas le cas dans la zona asiatique.

2. Tensions asiatiques.

Le TNP connait de véritables limites car comme tout traité international il ne s’applique qu’à ses signataires. Or un certain nombre d’Etats n’ont pas signé ce traité et ne se sentaient pasliés par lui. Si depuis 1968 le nombre de signataire n’a cessé d’augmenté, ce n’est toujours pas le cas de l’Inde, du Pakistan ou d’Israël par exemple. En 2003 la Corée du Nord s’est retirée du TNP. Ces 4 Etats ont depuis l’arme atomique (officieusement pour Israël qui entretient le flou sur cette question, 1998 pour Inde et Pakistan, 2005 pour Corée du Nord).

Malgré le traité, l’Iran…