L’attitude esthétique de jérôme stolnitz
Compte-rendu de l’exposé
L’attitude esthétique de Jérôme Stolnitz
L’extrait que j’analyserais commence à la page 105 « Notre propos sur l’attitude esthétique gagnera (…) » et se termine à la page 108 « il peut être intéressant pour la perception. »
Stolnitz commence par énoncer sa définition de l’attitude esthétique. Il rappelle au lecteur que cette définition constitue le point dedépart de l’étude sur l’esthétique.
Il existe une spécificité réelle de l’attitude esthétique, qui est définie comme « l’attention désintéressée et pleine de sympathie et la contemplation portant sur n’importe quel objet de conscience quel qu’il soit, pour lui-même seul ».
La notion de désintéressement est centrale dans l’attitude esthétique et est une notion fondamentale dans la philosophieKantienne. Il existe une réelle tradition autour de cette notion. Plusieurs auteurs ont travaillé sur cette notion : G.Dickie, E.Kant, E.Bullough, J.Stolnitz et E.Vivas, j’ai choisi de m’intéresser à certains d’entre eux.
Stolnitz commence par définir l’attitude esthétique avec le mot « désintéressé » par ce qu’elle n’est pas: ne pas considérer un objet avec un intérêt utilitaire, ne pas vouloir lemanipuler. En revanche, l’individu adopte une attitude désintéressée face à un objet lorsque son attitude est uniquement contemplative, indifférente à l’existence de l’objet. Il ne se soucie pas de son but ultérieur, ni de son apparence et de sa représentation. L’attention doit être dirigée vers l’objet seul et pour lui-même (motivation intrinsèque).
Lorsque l’auteur évoque la notion dedésintéressement, cela met en référence avec les notions d’indifférence et de détachement car habituellement ce sont des synonymes.
Cependant, le fait que le regard soit désintéressé ne signifie pas qu’il soit vide ou indifférent, l’adjectif doit être aussitôt corrigé par le terme d’attention. Il s’agit en effet d’une perception active qui met en éveil notre imagination, nos émotions, mais aussi d’uneconscience aigue pleine de discernement, attentive aux détails et à l’organisation interne de la chose. La notion de perception esthétique est développée dans la partie de Sarah Foulard.
Stolnitz continue ligne 25 en définissant ce qui est exclu et opposé à l’intérêt esthétique :
• L’intérêt de posséder l’objet
Stolnitz donne l’exemple du bibliophile qui s’intéresse à un vieux manuscrituniquement pour sa rareté et son prix d’achat et non pour sa valeur en tant qu’œuvre littéraire. Il veut posséder l’objet par souci d’orgueil et de prestige.
• L’intérêt cognitif ou moral (qui consiste à vouloir acquérir une connaissance sur l’objet, s’y intéresser, l’aborder avec un concept)
L’attitude du critique qui prononce un jugement sur un objet et cherche à l’enfermer dans une catégorie,n’est pas une attitude esthétique.
Pour Kant le regard porté sur l’objet est désintéressée : dégagé ou libéré de toute prise en considération d’un intérêt quelconque, qu’il soit d’ordre technique ou utilitaire, personnel ou intellectuel, moral ou seulement sensuel. L’attitude esthétique est désintéressée en ce sens qu’elle fait abstraction de toute espèce de profit que celui qui juge pourraittirer de l’objet.
Stolnitz veut spécifier cette attitude esthétique de désintéressement en montrant tout ce qui la distingue de l’attitude ordinaire. Habituellement nous sommes attentifs aux objets en fonction de l’usage que nous pouvons en faire. Ils sont des moyens en vue d’un but, des signes en vue d’une action.
Stolnitz prend l’exemple d’une personne qui achète un tableau simplement pour couvrirune tâche sur le mur, elle « ne voit pas la peinture comme une heureuse configuration de couleurs et de formes ». Cette personne a une attitude ordinaire.
En revanche, l’attitude esthétique considère la chose non comme un moyen mais comme une fin. Par exemple, le critique d’art qui regarde le tableau en tant qu’objet d’un discours à faire ou le restaurateur qui observe le tableau en vue…