L’art selon adorno

décembre 27, 2018 Non Par admin

La Théorie esthétique d’Adorno, une introduction, Martin Thibodeau, PUR, 2008.

Théorie esthétique, publié à titre posthume en 1970 (trad. Fr. Marc Jimenez).
Rejoint les projets de grande esthétique générale (CFJ, L’esthétique de Hegel…).
Œuvre inachevé (Adorno travaillait depuis 10 ans ce texte quand survint la crise cardiaque le 6 août 1969 qui le tua ? ), qu’Adorno considérait comme sonchef d’œuvre.
Difficultés d’interprétation sont doubles.
_ le texte est constitué de fragments courts, regroupés par ‘chapitres’ ou ‘sections’ : le chemin de l’argumentation n’apparaît pas clairement (il est à reconstruire).
_ Le problème du rapport entre le discours théorique et son objet, problème des modalités qui président à ce rapport. Cette question est au centre des préoccupationsd’Adorno.

? Adorno pense l’art et les OA à partir d’une philosophie de la culture et de l’histoire comme procès de la raison négative. La lecture de l’art contemporain que livre Adorno est redevable de sa théorie négative de la raison. La Dialectique de la raison œuvre écrite en collaboration avec Horkheimer, analyse le développement de la rationalité en Occident. Si la raison a conduit à l’émancipationde l’homme, elle a également mené à l’appropriation de la nature et à la domination de l’homme par l’homme. La raison génère aussi des systèmes autoritaires qu’Adorno dénonce avec virulence. Ce caractère dialectique de la raison se retrouve dans l’œuvre d’art qui est en soi une aporie : lieu de liberté et de critique, mais aussi de conditionnement et de manipulation. (Une philosophie générale etses principes qu’il applique à la région, au domaine esthétique, mouvement inverse de celui de Darsel)
? Adorno se situe très clairement dans une tradition de pensée allemande (tout commence avec Kant, on passe par Marx – Marx, c’est bien ; vive le matérialisme historique ! ; puis Adorno et Horkheimer retourne Marx à l’envers – pas progrès, mais décadence, pas finalité positive, mais ça ira depire en pire…). L’héritage marxiste est essentiel, penser l’art et les OA n’est pas différent que penser d’autres processus de production, le vocabulaire d’Adorno s’en ressent très clairement (fétichisme, rapport de production, travail, rapport de domination, critique du capitalisme…).
? le rapport entre le discours développé par le philosophe sur l’art et l’esthétique doit impérativement être penséselon ce procès de la raison négative qui se développe dans l’histoire des hommes et de la culture. Thèse très forte d’Adorno : le discours philosophique est celui d’une critique de la modernité, cela passe par une critique de la tradition philosophique et des couples classiques (forme/matière…). Le discours portant sur l’art comme le discours portant sur la science doivent de manière égale êtreune critique de la modernité !

INTRO :

Adorno pense que le mode de présentation du discours théorique traditionnel qu’il avait adopté jusqu’à la Dialectique négative se révélait, dans le cas de la T.E, tout simplement irréalisable, alors que le discours constitué de fragments, discours en constellation, ce qu’il appelle aussi la « parataxie philosophique » permet d’envisager la solution dece problème.
A ses yeux, l’objet de cet ouvrage – celui de l’art et de l’expérience esthétique- oppose une résistance telle au discours théorique que certaines modifications importantes doivent lui être apportées (une évolution, pas une application directe de ses principes développés dans sa philo générale, un renforcement de la réflexion critique de la modernité et des concepts esthétiques).Autrement dit, les OA semblent éveiller un soupçon au sein même du discours théorique, soupçon qui implique une transformation en profondeur des modalités qui président à son développement. Adorno, vise dans T.E, à remettre en question une des distinctions fondamentales et constitutives de la modernité philosophique qui est celle entre l’art et la vérité, entre l’art et la théorie, entre l’art et…