La grande distribution
Comment la grande distribution a bousculé le commerce ?
· Depuis la décennie 90, un nouveau style de consommation s’est installé
· Le secteur traditionnel a encore la peau dure et rien ne peut déloger le fameux carnet de crédit de l’épicier du quartier.
· Une étude du ministère du Commerce et de l’Industrie pour mieux cerner le nouveau tissu, ses atouts et ses défaillances
C’est unerévolution que le Maroc a entamée depuis une décennie. La grande distribution a fait son entrée sur un marché particulièrement gardé par le commerce traditionnel et de proximité. Mais celui-ci a la peau dure, difficile de le déloger car les habitudes de consommation sont encore bien installées. Surtout avec le fameux carnet de crédit de l’épicier du quartier.
On retiendra 1992 comme étant l’annéede la grande distribution, aussi bien pour le commerce de gros que pour le détail. Ce nouveau phénomène a entraîné un développement au niveau de l’emballage, du « just in time » dans la livraison des stocks pour ces grands magasins et un progrès au niveau du producteur. Elle a aussi poussé à la mise en place de chaînes de froid indispensables aux produits frais et denrées périssables.
Depuisl’ouverture du marché marocain aux produits étrangers, une mouvance a commencé dans le commerce. Avec de nouveaux produits, de nouveaux styles de consommation se sont installés. Les marques étrangères lancent des offensives et les producteurs locaux répliquent.
La grande distribution a également amené dans son sillage de nouvelles formes de communication telles que la publicité, l’animation et lapromotion sur les lieux de vente. Des entreprises se sont spécialisées dans ce nouveau créneau et, avec la PLV (publicité sur les lieux de vente), se taillent progressivement une place à côté des outils traditionnels du mix-marketing. Les atouts de ces instruments de communication sont nombreux: rapidité d’exécution, coût modéré, impact réel sur les ventes. Du simple porte-affiche à la borneinteractive, en passant par les présentoirs ou les animatrices, chaque support répond à un objectif précis.
Depuis cette date, le paysage du commerce a évolué et c’est ce que montre la dernière enquête que vient de publier le ministère du Commerce et de l’Industrie (MCI) sur « Les Grands Magasins ».
L’enquête a été lancée en juillet 2001 et depuis, le secteur a poursuivi son plan d’expansion avec desouvertures successives.
Le tissu commercial dans les grandes villes, soulignent les experts, est devenu un ensemble complexe par le nombre et la variété de formes de commerces qui y cohabitent. « Cependant, ces implantations ne sont pas soumises à des normes ou critères qui permettent une expansion harmonieuse et équilibrée ». Conséquence: dans certains cas, un développement anarchique qui risque des’accentuer dans le futur.
Pour cela, indiquent les analystes, une connaissance du tissu commercial et des habitudes de consommation est qualifiée d’essentielle pour analyser les performances actuelles et futures des équipements commerciaux.
Pour les experts, le commerce moderne s’imposera avec force et participera à la transformation du tissu commercial. C’est ce qui explique l’engouement desinvestisseurs pour ce secteur, notamment les enseignes étrangères qui se sont installées pour leur propre compte ou en association avec des entreprises marocaines. C’est le cas entre autres du Français Auchan qui a pris 49% du capital de Cofarma, gérant les hypermarchés Marjane ou encore de l’Espagnol Supersol.
L’affluence vers cette branche d’activités, souligne l’étude, s’est accentuée depuis que laLoi de Finances de l’année 2001 a abaissé à 200 millions de DH, le seuil du montant des investissements à partir duquel les entreprises peuvent conclure des conventions avec le gouvernement marocain. Et ce afin de bénéficier de l’exonération du droit d’importation et de la TVA applicable aux biens d’équipements, matériels et outillages nécessaires à la réalisation de leur projet, conformément à…