La classe ouvrière et abaissement des conflits du travail

décembre 12, 2018 Non Par admin

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La classe ouvrière se caractérise par un mode de travail et un mode de vie spécifiques. Ainsi, un ouvrier est un salarié d’exécution qui produit manuellement des biens et loue sa force de travail à un capitaliste pour vivre. Pour Marx, l’ouvrier est exploité par le capitaliste ( son salaire est toujours inférieur à la valeur qu’il crée ) et la condition ouvrière est faire deprécarité et de pauvreté. Une conscience de classe qui se forge dans la lutte des classes. Les ouvriers partagent un certain nombre de pratiques et de valeurs qui leur font prendre conscience de leur situation et qui les incitent à défendre leurs intérêts. Le conflit entre la classe ouvrière et la Bourgeoisie va porter sur le partage de la valeur ajoutée. Une hérédité des positions. Les filsd’ouvriers ont tendance à devenir eux-mêmes ouvriers ce qui permet la transmission de la culture au cours du temps. Mais la classe ouvrière s’affaiblit depuis le milieu des années 70 :En effet, l’importance numérique du monde ouvrier baisse depuis la crise. Les ouvriers ont perdu 1,3 million d’emplois depuis la crise. Près d’un actif occupés sur deux était un ouvrier en 1975 ; un sur quatre en 2003.Cette diminution a surtout concerné les ouvriers agricoles ( : 4 ) et les ouvriers non qualifiés ( – 17% ) alors que le nombre d’ouvriers qualifiés augmentait ( + 28% ).Par ailleurs, la classe ouvrière est devenue plus hétérogène. En effet, une partie des ouvriers qualifiés, a réussi à s’intégrer à la société de consommation de masse. Ainsi, elle a eu accès à l’automobile ( les 9/10ème en possèdeune en 2003 contre la ½ en 1975 ) et ses enfants ont pu poursuivre leurs études ( la part des étudiants d’origine ouvrière dans le total des étudiants a été multipliée par 1,35 entre 1975 et 2003 ). Mais une autre partie, constituée d’ouvriers sans qualification et d’immigrés, s’est « prolétarisée ». Elle subit le chômage ( 12,3% des ouvriers sont au chômage en 2003 contre 4,1% en 1975 et le tauxde chômage des ouvriers est toujours supérieur au taux de chômage moyen ) et la précarité. Cette partie connaît un processus d’exclusion Enfin, la classe ouvrière a perdu sa visibilité politique. Autrefois représentée par un Parti communiste fort et des syndicats revendicatifs, la classe ouvrière a perdu, avec l’effondrement du mur de Berlin, tout espoir de construire une société socialiste plusjuste pour les ouvriers. La classe ouvrière disparaît du paysage social. A cela différentes causes.
B – Les causes de cet affaiblissement
La classe ouvrière s’affaiblit par la diminution du nombre des ouvriers, laquelle s’explique dans un premier temps par les gains de productivité obtenus dans l’industrie. A la suite du progrès technique et de la robotisation des usines, ces gains augmententplus vite que la demande de biens. En conséquence, il faut moins de travailleurs pour produire un bien. Le secteur secondaire a perdu des emplois au profit du tertiaire. D’autre part, les frontières de classes se sont brouillées : le progrès technique et le Toyotisme ont exigé des ouvriers de plus en plus qualifiés. Ces derniers ont profité d’une augmentation de leur pouvoir d’achat et de ladémocratisation de l’école pour s’intégrer à la société en adoptant les normes sociales en vigueur ( faible fécondité, habitat individuel…). En revanche, les ouvriers peu qualifiés ont subi les emplois précaires et le chômage imposés par le patronat pour flexibiliser le travail et diminuer les coûts de production . Tous ces éléments montrent qu’ une fraction de la classe ouvrière a perdu saconscience de classe : les ¾ des ouvriers avait le sentiment d’appartenance à la classe ouvrière en 1975 ; plus de la ½ ont le sentiment d’appartenir aux classes moyennes en 2003 . En perdant leurs poids, leur représentativité dans la société et leur capacité à transmettre leur ure, les ouvriers semblent ne plus constituer une classe sociale. Cela n’est pas sans conséquences sur les conflits du…