Histoire du vin et de lq vigne

décembre 22, 2018 Non Par admin

Histoire de la vigne et du vin

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Cratère de Derveni montrant faunes et bacchantes dansant sous une vigneMusée archéologique de Thessalonique.
L’histoire de la vigne et du vin est si ancienne qu’elle se confond avec l’histoire de l’humain. L’Épopée de Gilgamesh, récit akkadien vieux de quatre mille ans parle déjà du vin, tandis que la Bible fait de Noé lepremier agriculteur1.
La vigne et le vin ont représenté un élément important des sociétés occidentales, intimement associés à leurs économies et à leurs cultures. Le vin synonyme de fête, d’ivresse, de convivialité, qui a investi le vaste champ des valeurs symboliques, est aujourd’hui présent dans la plupart des pays du monde. Son existence est le fruit d’une longue histoire mouvementée.
Passage dela vigne sauvage à la vigne cultivée[modifier]La vigne sauvage est une liane qui poussait sur les arbres des lisières et ripisylves jusqu’à plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Elle est apparue avant l’humanité et est encore représentée en Europe par Vitis vinifera subsp. sylvestris, notamment en forêt rhénane inondée.

Feuille fossilisée de Vitis sezannensis.
Au XIXe siècle, dans les tufsde la commune de Sézanne, des fouilles ont mis à jour des restes fossilisés d’une vigne de l’âge tertiaire (paléocène) qui a été baptisée Vitis sezannensis. Cette variété, disparue de l’Europe, subsiste de nos jours dans le sud-est du continent américain2.
L’histoire de la vigne se confond avec celle du bassin méditerranéen. Il y a plus d’un million d’années, la vigne y poussait déjà sous formede lambrusques, lianes sauvages qui n’ont qu’une très lointaine ressemblance avec nos modernes cépages. Une analyse de 154 pieds de lambrusques spontanées3 a permis d’établir que les individus sylvestris présentent par rapport aux sativa :
un sinus pétiolaire de la feuille plutôt ouvert à très ouvert ;
une feuille plutôt entière, présentant 1 à 3 lobes ;
un nombre important de dentscourtes.

Feuille de lambrusque mâle (bord de la Charente), sinus pétiolaire ouvert.

Feuille de syrah, au sinus pétiolaire en lyre, assez fermé.

Fleur mâle de lambrusque, bord de la Charente.

Inflorescence d’une vigne cultivée.
Les différences morphologiques concernant la fleur et le fruit sont aussi marquées mais plus difficiles à observer car leur présenceest éphémère. Outre que les « grains » (baies noires) de son raisin, uniquement présents sur les pieds femelles, sont plus petits, cette vigne diffère de la vigne cultivée par quelques autres points :
Bayer en 1919 notait déjà que ses fleurs sont unisexuées (mâle ou femelle, la sous-espèce est dite dioïque), alors que la sous-espèce Vitis vinifera subsp. vinifera (à l’origine du « vrai raisin decuve ») a des fleurs bisexuées ou fonctionnellement uniquement femelle4 ;
les pieds mâles donnent des grappes florales atteignant parfois 20 cm, avec des fleurs dont le gynécée est atrophié mais dont le filet des étamines est bien développé, avec un pollen fertile ;
les pieds femelles produisent des grappes plus petites (10 cm max) de fleurs au gynécée bien développé mais dont lefilet des étamines est atrophié et enroulé sur lui-même. Elles produisent un pollen qui est stérile5) ;
les fruits sont plus acides et amers que ceux du raisin de cuve ;
chaque baie comporte habituellement trois graines (ou pépins), contre deux pour nombre de cultivars ;
Les pépins sont sphériques avec un bec court alors qu’ils sont en forme de poire avec un bec plus allongé chez leraisin cultivé ;
Le feuillage vire au rouge parmi les premiers en automne.
L’analyse génétique portant sur des locus microsatellites a permis d’observer une très nette différenciation entre les vignes cultivées et les lambrusques. Elle a aussi permis de mettre en évidence une autre différenciation entre les lambrusques corses et les lambrusques continentales (Lacombe et al. 20033)….