Fonctionnement des marchés agricoles en faveurs des pauvres
Fonctionnement
des marchés
agricoles en faveur
des plus pauvres :
promouvoir des mécanismes
de coordination et d’échanges
efficaces, efficients et accessibles
Making
agricultural
market systems
work for the poor:
promoting
effective, efficient
and accessible
coordination and
exchange,
Andrew Dorward
et Jonathan Kydd,
« Imperial College »
de Londres
1
Idées, concepts etpolitiques
Accédez au texte original :
http://www.dfid.gov.uk/news/files/trade_news/adb-workshop-makingagriculture.pdf
Ce document se penche sur les conditions pour une croissance favorable aux plus
pauvres dans le monde agricole : comment stimuler et surtout entretenir une telle
croissance. L’agriculture joue évidemment un rôle critique dans cet environnement
mais, pour plus de croissance, ilfaut des marchés qui fonctionnent. Une telle croissance
peut contribuer à la réduction de la pauvreté sur plusieurs points : une meilleure
productivité peut entraîner de meilleurs revenus pour les producteurs et les travailleurs
agricoles ; des produits alimentaires moins chers profiteront tant aux plus
pauvres urbains qu’aux pauvres ruraux ; une agriculture performante a des effets induitsconsidérables sur le secteur non agricole en milieu rural.
On a assisté, au cours de ces cinq dernières décennies, à des changements de paradigmes
considérables sur la manière de concevoir le développement agricole et force
est de constater que les succès ont été très limités. Il convient de se pencher objectivement
sur ces évolutions et de les analyser pour en tirer une inspiration novatrice.Ce document discute essentiellement des mécanismes d’échange et de coordination,
trop faibles dans le monde rural « pauvre », et examine comment en améliorer les termes
pour que les pauvres y participent. Il s’articule comme suit :
? discussion sur les mécanismes d’échange et de coordination ;
? analyse des éléments pour une croissance pro-pauvres ;
? réponses alternatives et propositionspour des politiques de promotion.
C’est l’histoire d’une évolution des politiques
coloniales et post-indépendance
d’interventions lourdes des États dans les
marchés vers des politiques de libéralisation
des économies par le biais d’ajustements
structurels.
Pour simplifier, disons que l’État voulait
compenser la faiblesse1 des marchés
dans l’économie agricole par des modes
de contrôle dits «hiérarchiques ».
L’État veut donc stabiliser les prix des
producteurs de rente et de consomma-
UN RAPIDE APERÇU
HISTORIQUE DU DÉVELOPPEMENT
AGRICOLE DE CES CINQUANTE
DERNIÈRES ANNÉES
L’ÉTAT, LES MARCHÉS,
LE DÉVELOPPEMENT AGRICOLE
ET LES PLUS PAUVRES
1 Pas d’infrastructures, incapacité du secteur privé
de promouvoir la recherche agricole, de fournir
des intrants, d’écouler laproduction à des
coûts de transactions raisonnables.
tion, apporter des services intégrés de financement
et d’organisation (y compris
vulgarisation). Mais les sociétés para-étatiques
ont fini par aller au-delà des mesures
nécessaires à une bonne régulation
et, à partir des années 80, les
bailleurs de fonds se sont désintéressés
(on peut dire ont rejeté) fortement d’un
modèle de subvention del’agriculture
aux dépens des autres secteurs nationaux
(charge fiscale exagérée), d’autant
que les sociétés para-étatiques se sont
délitées au fil du temps.
Le résultat de cette période a été au
mieux neutre et au pire négatif en matière
de réduction de la pauvreté en Afrique
et les donateurs se sont totalement détournés
de ce modèle.
Mais il n’en a pas toujours été de même
en Asie où,parallèlement à l’économie
« hiérarchique » (pour ne pas dire administrée),
de prodigieux efforts en matière
d’infrastructure et de promotion sociale
(santé, éducation) ont été consentis
par certains États, la révolution verte est
citée en exemple, bien qu’elle soit devenue
victime plus tard de la perte de
capacité du système « hiérarchique ».
Donc globalement, la critique des services…