Faut il assimiler l’art à un language

novembre 17, 2018 Non Par admin

(Faut il assimiler l’art à un language ?

L’art nous étonne, nous surprend, car nous avons l’habitude de rechercher le message que délivrent le soeuvres d’art, de nous demander ce que l’auteur exprime, ce qu’il veut nous dire.A l’origine on définie l’art comme toute pratique qui met en œuvre un savoir-faire, une technique. A partir du XVIII° siècle l’art concerne toutes les activitéshumaines consacrées à la production du beau. Quant au langage au sens large on entend tout système d’expression et de communication, qu’il s’agisse de signes vocaux ou graphiques ou encore naturels.
Ce qui nou s amène à la question suivante pouvnons nous considérer ainsi l’art comme une sorte de langage, c’est à dire comme la transmission d’un message d’un émetteur à un destinataire via un code ?On peut entendre par langage toute sorte de code, de symbolisation mettant en relation des signes qui dénotent un ensemble d’objets: une carte est un code, tout comme la notation musicale et le langage courant sont des codes.
L’art délivre un message implicite, qui crée une forme de communication à travers l’œuvre entre l’artiste et son public.
Peut-on comprendre ce qu’est une œuvre d’art aumoyen des concepts qui structurent le langage ordinaire. Il semble que l’œuvre instaure bien une communication entre un émetteur et un récepteur, qu’elle véhicule un sens et utilise un matériau comme support de cette transmission. L’œuvre est le support d’un va et vient entre un objet et un sens, tout comme le langage. Aristote écrit du langage «Les sons émis par la voix, sont les symboles des étatsde l’âme ». L’œuvre d’art aussi symbolise un état intérieur et le matérialise. Un objet esthétique peut symboliser quelque chose. Par exemple une musique avec un rythme lent et des air mélancolique et morose peut symboliser la tristesse.
Mais si, reste à analyser les différences spécifiques de l’art entre l’art et le langage ordinaire qui nous sert de point de référence. Si l’art étaitcomme le langage ordinaire, s’il véhiculerait de la même façon un message du même type que ceux qui passent dans le langage ordinaire, cela signifierait que l’on traverse le symbole pour aller à ce qu’il symbolise, que l’on peut traduire le sens d’une langue dans une autre. Or, c’est chose impossible. On ne traduit pas une musique en peinture. On ne remplace jamais une œuvre par son sens. Il y a œuvrelorsque la proximité de l’œuvre est irremplaçable et que l’on s’y attarde. Si l’art n’est pas un langage comme le langage ordinaire, quel type de langage est-il, si l’on peut encore le considérer comme un langage ?
Ce sens doit être compris par un récepteur. Il faut donc s’interroger aussi sur la lisibilité de l’œuvre d’art et du langage ordinaire. Nous disposons d’un dictionnaire: chaque mot aun sens plus ou moins large mais fixé par l’usage. L’équivoque est l’exception et non la règle dans l’usage normal du langage. Lorsque nous abordons une œuvre, c’est son ouverture à une multiplicité de sens qui frappe. Contrairement à l’œuvre, le sens du langage ordinaire est relativement rapidement identifié si le locuteur s’exprime clairement. Par contre, le sens d’une œuvre donne lieu à desinterprétations infinies. Il y a donc bien sens dans l’œuvre comme dans le langage mais on a un sens facilement élucidé d’un côté et un sens inépuisable de l’autre.
Par ailleurs tout énoncé linguistique est susceptible de recevoir une valeur de vérité, ce serait une absurdité d’accorder une valeur de vérité à une œuvre d’art, sur le modèle de la valeur de vérité qu’ont les énoncés linguistiques. Uneœuvre na donc pas de valeur de vérité, elle est bien un signe dans la mesure où lui est reconnue une signification (même si cette dernière reste obscure) mais le signe n’a rien d’arbitraire, il y a bien une certaine lisibilité de l’œuvre mais elle reste implicite. Faut-il en tirer la conclusion que si l’art est un langage, il est un langage inférieur, confus, incapable d’être authentifié…