Contre culture
Le XXème siècle, un siècle de contre-culture ?
Contestée et niée, la culture a perdu ses lettres de noblesse au XXème siècle. Si, aux Etats-Unis et en Europe, les années 60 ont pleinement révélé les mouvements de contre-culture, pourtant, l’esprit de protestation à l’égard de la culture ne se limite pas à cette époque et trouve ses racines dès le 19è siècle.
En effet, les poètes romantiquesmarginalisés et les penseurs, tel que
Thoreau, rejettent la société et préconisent un retour à la nature. Au début du XXème siècle, la modernité artistique rejette le passé et la tradition au nom de la suprématie de la technique et du monde moderne. Dans les années 60, les mouvements de contre-culture rejettent la culture dominante et cherchent à abolir les frontières entre l’art, la politique, laculture et la vie. En rupture vis-à-vis de la modernité artistique, les post-modernes associent tradition et modernité. Ils confondent les valeurs et refusent la hiérarchie des cultures. Aujourd’hui, l’idéologie sociologique du “ tout culturel ” domine. Il s’agit d’un choix idéologique égalitariste où “ tout se vaut car tout est culture ”
1./ Autour de notion de “contre-culture ”
La notionde culture
D’après les anthropologues, la culture est opposée à la nature et se définie par les activités, les comportements pratiques et symboliques crées, transmis par les humains. La culture est ce qui donne une signification et une existence à des éléments disparates. Ainsi, le modèle culturel est une combinaison cohérente des comportements, coutumes, institutions et valeurs caractérisant uneculture et une civilisation.
Malgré la diversité culturelle, les éléments culturels se propagent d’une société à une autre. Signe qu’au-delà des différences culturelles, qu’au-delà des évolutions liées au développement technologique, il existe des universaux culturels apportant des réponses élémentaires aux besoins des hommes en tant qu’animal social.
La notion de contre-culture
Soumise auxtechnologies de pointe, les individus n’entretiennent plus le même rapport avec la culture. La culture évolue et se transforme constamment. Hier contre-culture, les mouvements sont récupérés aujourd’hui et transformés en culture dominante. Le marketing publicitaire illustre tout à fait ce phénomène de transmission culturelle des valeurs contestataires. Si la culture n’est pas figée, les mouvementsde contre-culture ne le sont pas non plus.
Les années 60 : essor de la contre-culture
La contre-culture est paradoxalement un phénomène culturel qui prend son véritable essor dans les sociétés industrielles capitalistes au cours des
années 60. Nés aux Etats-Unis, les mouvements d’oppositions culturelles se prolongent en Europe occidentale.
Cette période est marquée par une révolte globalecontre le système. Les mouvements d’opposition se placent en rupture vis-à-vis de la culture et de la société. Ils se mobilisent pour abolir les frontières entre l’art, la politique, la culture, et la vie. Ils rejettent la société de consommation, la culture et l’idéologie dominantes. Ils envisagent des nouveaux modes de vie, de nouvelles théories politiques et philosophiques d’opposition auxfondements de l’ordre établi. Dans les années 60, les courants de contre-culture prennent diverses formes. Ils sont définis comme étant une nouvelle culture, une culture parallèle et se caractérisent par un refus et une rupture culturelle.
La contre-culture des années 70-90
Au début des années soixante-dix, les mouvements de contre-culture reculent sous l’impulsion du succès des mouvementsrévolutionnaires étudiants aux Etats-Unis, en Allemagne et en France. Des mouvements socio-politiques transforment la contre-culture en nouvelle-culture dominée non pas par la culture mais par des forces politiques nouvelles.
Au cours des années 80, les mouvements du “ political correctness” se répandent dans les universités américaines. Les activistes noirs et féministes récusent la transmission de…