Cocteau
Un nouveau monde.
« Estelle, à table ! » prononça ma mère d’un ton ferme. Ce prénom, je l’avais entendu des millions de fois et ça, depuis des années…
Le repas s’était particulièrement bienpassé, et cet après-midi là promettait d’être bien occupé.
Je remontais les escaliers en me dirigeant vers ma chambre. Comme à chaque fois que j’y entrais, je posais le regard sur un petit miroir qui setrouvait là devant, juste en face de la porte.
Pourtant, ce jour-là, j’avais comme l’impression d’être retenue par cet objet. En effet, je restais figée dessus, comme si je me découvrais pour lapremière fois. Ceci dura quelques minutes, jusqu’au moment où je commençai à me sentir toute chose et très fatiguée, comme si j’allais m’évanouir : mes yeux se fermèrent, je tombai au sol.
Le seulendroit que j’avais connu, c’était cette pièce, chaude mais très sombre. Je ne
pourrais pas vous indiquer sa taille, car je ne la connaissais pas. En revanche, il m’était possible de toucher ses parois :elles étaient assez flasques, gluantes et je savais qu’elles m’entouraient complètement, sans que je ne puisse sortir d’ici. Je n’avais jamais aperçu mon reflet, il faisait tellement noir ici.J’avais comme la sensation de flotter dans cette demeure qui était mienne. Je n’avais aucun loisir, mis à part celui de me faire nourrir par une espèce de grande tige qui se déroulait jusqu’au plus profond demes entrailles. Toutefois, je percevais comme des raisonnements à l’extérieur de cette pièce. Ceux-ci me rendaient folle à chaque fois et, par habitude, je me mettais à battre de tous mes membres etles parois s’élargissaient alors.
Pourtant un jour, je me réveillai un peu brusquement. En effet, j’avais une sensation étrange, comme si cette journée n’allait pas être comme les autres. Je ne metrompai pas… Je me rendis compte que j’étais totalement retournée, quand j’entendis soudain des bruits différents des jours précédents : ils étaient plus intenses et chaque fois qu’il y’en avait…