Beur

décembre 3, 2018 Non Par admin

« Beur » – La culture et ses modes d‘expression

1. Introduction 3
2. Naissance de la culture « beur » 3
3. Les modes d’expression de la culture « beur » 5
3.1 La littérature: Azouz Begag « écrivain beur modèle », Leila Sebbar « un auteur entre deux rives » 5
3.2 Le cinéma 8
3.3 La musique 10
3.4 L’humour 11
3.5 La presse et les medias 12
3.6 Lelangage 12
4. Conclusion 13
5. Bibliographie 14

1. Introduction
Les années quatre-vingts, en France, ont vu l’émergence d’une multitude de nouveaux modes d’expression culturelle propre aux descendants des immigrés d’Afrique du Nord (Algérie, Maroc, Tunisie). Ces descendants sont connus sous différentes dénominations telles que « les immigrés de la deuxième génération », les «enfants issus de l’immigration » ou encore les « Beurs ». Ce terme est utilisé par les Beurs eux-mêmes pour se qualifier et pour marquer leur
différence culturelle avec les Français de « souche ». Nous utiliserons ce vocable tout au long de cet essai pour qualifier cette génération de Français issus de l’immigration maghrébine postcoloniale et qui, grâce à leurs « modes d’expression »particuliers, créent ce qu’il est convenu aujourd’hui d’appeler la « culture beur ».
Cette culture, aux manifestations multiples et variées, a créée sa musique propre, son écriture littéraire, ses oeuvres cinématographiques, son humour et ses modes comportementaux. Elle exprime souvent le mal-être de cette génération de jeunes Français issus de l’immigration, en quête d’identité, qui sont partagés entredeux cultures : celle du pays d’origine et celle de la patrie de naissance. Ses porte-drapeaux qui sont des écrivains, des cinéastes, des musiciens et des humoristes revendiquent, sans complexe, une place au sein de la culture française. Mais en fait, comment est née cette culture ? Quels en sont les modes d’expression ? Et quels thèmes véhicule-t-elle ? Dans cet essai, nous tenterons de répondreà ces interrogations en remontant d’abord aux origines historiques de cette culture ; nous étudierons ensuite ses principaux modes d’expression et nous essaierons, enfin, d’en dégager les principaux thèmes récurrents.

2. Naissance de la culture « beur »
L’histoire de la France postcoloniale est marquée par l’arrivée massive d’immigrés magrébins au début des années soixante. Cesimmigrés d’Algérie, du Maroc et de la Tunisie étaient pour la plupart des analphabètes. Le regroupement familial leur a permis de reconstituer des familles généralement installées dans les banlieues et auprès des zones industrielles. Les générations d’enfants d’immigrés, nées en France ou arrivées en bas âge avec leurs parents, sont aujourd’hui désignées sous le vocable « beur ». Cette appellation estapparue au début des années quatre-vingts. Et, le terme « beur » aurait été créé à la mode verlan en inversant l’ordre des syllabes du mot arabe : a-ra-beu donne beu-ra-a, puis beur par contraction. Le mot a été adopté par les journaux et les chaînes de Télévision lors de la « Marche pour l’égalité et contre le racisme » (1) lancée en décembre 1983 par un groupe de jeunes maghrébins (2). Conscientsqu’ils n’étaient pas assez « français » pour les Français de souche qu’ils côtoyaient et pas assez « arabes » comme leurs parents, ces jeunes « beur » ont dû créer leur mode de vie, leurs genres de musiques, leur mode vestimentaire, leur cinéma, leur littérature, leur humour et leur langage : celui des banlieues. Tous ces éléments comportementaux ont créé la culture « beur ». Cette culture exprimele plus souvent un mal-être identitaire évident chez ces jeunes Français tiraillés entre deux cultures : celle des parents encore marqués par leurs pays d’origine et celle de la société française qui ne les a pas encore intégrés. Dans une interview accordée à Alec Hargreaves (3), Akli Tadjer (4) exprimait son désarroi à ne pas pouvoir communiquer dans la langue de ses parents, quand il était en…