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novembre 28, 2018 Non Par admin

1.2.3. La balance des paiements, outil d’analyse
Introduction
La balance des paiements est un moyen d’analyse économique de premier plan. Elle permet d’appréhender la totalité des échanges de la France avec l’extérieur. Elle est la source statistique privilégiée pour l’établissementdu compte du « reste du monde » de la Comptabilité nationale. Elle est un indicateur pour la conduite de lapolitique conjoncturelle. Elle enregistre les réponses des marchés aux sollicitations des décisions monétaires et budgétaires. En effet, la politique macroéconomique influence peu ou prou le cours du change : à court terme, par les anticipations des opérateurs ; à plus long terme par le jeu des rééquilibrages macroéconomiques nécessaires pour respecter la contrainte extérieure. Les transactions surles capitaux et sur les biens et services sont donc affectées. On prend l’exemple de la France sur la période 1975-1999. L’évolution des soldes et des flux des principaux comptes de la balance française nous informe sur la politique macroéconomique suivie et son impact. Les graphiques sont établis d’après les données disponibles dans les publications «Statistiques financières internationales »(FMI) et « Principaux indicateurs économiques » (OCDE).

Le compte des transactions courantes
L’évolution : une description d’ensemble
Le graphique suivant présente l’évolution des échanges de biens et services et du solde commercial et des transactions courantes. Les opérations sur les biens et services forment le principal poste des transactions courantes. Il est donc normal que le soldecommercial et celui du compte courant évoluent parallèlement. Si ce dernier est généralement plus faible, c’est la conséquence des déficits enregistrés sur les autres postes de la partie haute de la balance, transferts et revenus, déficits qui tendent néanmoins à se résorber à la fin des années 1990.

L’évolution : les facteurs explicatifs
L’évolution de la balance commerciale française (et doncaussi en grande partie celle des transactions courantes) dépend principalement de deux facteurs. L’écart conjoncturel entre la France et ses principaux partenaires commerciaux et financiers (essentiellement les autres pays de l’OCDE) et le degré de compétitivité de la production française. L’écart conjoncturel est mesuré par l’écart de points de croissance du PIB entre la France et la zone OCDE.S’il est positif (négatif), cela signifie que la croissance du PIB français est plus forte (faible) que la moyenne de la zone OCDE. Le degré de compétitivité de la production française peut être estimé par l’écart de points de croissance de la productivité totale entre la France et la zone OCDE.. Si cet écart est positif (négatif), cela signifie que la croissance de la productivité française estplus forte (plus faible) que la moyenne de la zone OCDE. La productivité n’est pas le seul déterminant de la compétitivité des firmes exportatrices (le taux de change peut également l’affecter), mais il reste son principal déterminant sur la longue période.

On constate que sur la période 1975-1992, les écarts conjoncturels positifs favorisent une dégradation de la balance commerciale alors queles gains de productivité tendent au contraire à l’améliorer. La politique de relance mise en oeuvre en 1981 a pour conséquence une forte détérioration du solde commercial. L’année 1983 représente une rupture, avec la mise en place d’une politique de rigueur fondée sur la désindexation des salaires conduisant à un meilleur contrôle de la demande intérieure et limitant ainsi la croissance desimportations. Cette politique reflète la volonté des pouvoirs publics d’asseoir les gains de compétitivité par la maîtrise des coûts de production et non par des mouvements de parité. Les effets de cette politique se font sentir rapidement. Toutefois, entre 1985 et 1987, la baisse du dollar contrarie les gains de compétitivité des exportations françaises. Dès 1987, la compétitivité-prix des produits…