Approche de la précarité

janvier 10, 2019 Non Par admin

Pauvretés, Inégalités, Exclusions

Plan

I. L’Etat des lieux.

A. Un bilan hétérogène

B. Les théories explicatives.

1) L’émergence du concept de « Tiers monde ».

2) Les théories du développement

3) La théorie de la dépendance

C. Le cas spécifique de la crise de la dette

Lutter contre la pauvreté et l’exclusion : aide formelle et informelle

A. Lesorganes de lutte contre la pauvreté : PNUD, FMI, CAD, UE

B. Les mouvements alter – mondialistes (ATTAC) ou la sensibilisation de la communauté internationale (ONG)

C. L’économie solidaire : du micro-crédit au commerce équitable

La lutte est-elle efficace ? Quels défis pour demain ?

A. L’interventionnisme ou l’autonomisation ?

B. Les OMD (Objectifs du Millénaire pour ledéveloppement)

C. Droit au développement : droit de demain ?

La flambée mondiale du coût de la nourriture a jeté ces derniers jours des gens dans les rues. Des cris désespérés et des scènes de pillage à travers le monde ont démontré l’urgence et l’insécurité alimentaire dans lesquelles se retrouvent des millions de personnes. Les « émeutes de la faim » ont secoué l’Egypte, le Maroc, l’Indonésie,les Philippines, Haïti où elles ont abouti à la chute du gouvernement, ainsi que plusieurs pays africains dont le Nigeria, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Mozambique, la Mauritanie, le Sénégal, le Burkina Faso, en somme 37 pays sont touchés. Le prix du pain, du maïs et de ses dérivés, du lait se sont envolé ; pour exemple, un sac de riz est passé à Haïti de 35 à 70 dollars. Les mesurespolitiques prises tant par les pays exportateurs que les pays importateurs pour limiter l’impact des cours internationaux sur les marchés domestiques de l’alimentation n’ont pas suffi. Comme à l’accoutumée, ce sont les plus vulnérables qui sont touchés les premiers : « La flambée des denrées alimentaires frappe plus durement les plus pauvres, car la part de l’alimentation de leurs dépenses totales estbeaucoup plus élevée que des populations aisées » affirme Henri JOSSERAND du Système d’information et d’alerte rapide de la FAO.
Autre pendant du problème, la hausse des pris du pétrole risque de menacer les progrès relatifs effectués depuis quelques décennies en terme de développement. Un choc alimentaire et humanitaire se profile et laisse présager une très longue période de troubles, de vagues dedéstabilisations régionales et de conflits faisant de la problématique de la pauvreté non plus seulement une priorité humaine, mais également un enjeu sécuritaire.
Ces émeutes évidemment ne sont que la manifestation conjoncturelle d’un problème structurelle : 1/5 de la population mondiale vivant dans les pays industrialisés absorbe plus des 4/5 du revenu de la planète, trois milliards depersonnes vivent avec moins de 2 dollars par jour dont un milliard vit sous le seuil de pauvreté. En ce sens, il semblerait que résorber la pauvreté c’est d’abord agir sur les mécanismes de redistributions des richesses crées à partir des biens communs et agir sur la croissance économique moyen essentiel d’un développement durable à l’échelle planétaire. Mais avant d’évoquer la lutte contre la pauvretéet les inégalités, il est important premièrement de distinguer deux types de pauvretés développés par Serge PAUGAM : la pauvreté intégrée qui décrit les situations des pays où des régions économiquement en retard. Ce type de pauvreté implique une économie informelle sans quelconque exclusion de l’individu. Etant donné que la pauvreté est largement répandue, les pauvres ne sont pas stigmatisés etbénéficient de la solidarité familiale ou de la socialisation. A distinguer de la pauvreté marginale qui correspond à la pauvreté d’une minorité de la population au sein d’une société prospère. Ces pauvres sont considérés comme des « cas sociaux » et sont fortement stigmatisés, ils correspondent à la catégorie conceptualisée sous la notion de « quart monde ». Deuxièmement, la problématique de la…