Analyse des consequences financieres d’une acquisition
Analyse des conséquences financières d’une acquisition
Olivier Levyne (2007)
Docteur en Sciences Economiques
HDR en Sciences de Gestion
Professeur des Universités
Au-delà de la valorisation de la cible, deux contraintes conditionnent le lancement d’une offre publique. La première est d’être créatrice de valeur pour les actionnaires de la société initiatrice. Dans ce contexte, le taux derelution du bénéfice par action doit être examiné en priorité. Le passage aux nouvelles normes comptables IFRS, pour les sociétés cotées qui présentent des comptes consolidés consacre la disparition de l’amortissement linéaire de l’écart d’acquisition, encore appelé goodwill. Dans ce cas, il est possible d’établir des simplement une condition à satisfaire, issue de PER (price earning ratio ourapport entre le cours de bourse et le bénéfice par action), pour que l’offre publique soit relutive.
Le financement de l’opération constitue la seconde contrainte. Il est conditionné par le respect de certains ratios traditionnellement examinés par les banques. Il s’agit notamment du ratio d’endettement, de la capacité de remboursement de la dette et de couverture des frais financiers.
Enfin,dans la mesure où une partie des actionnaires de la cible sont des personnes morales, l’initiateur se doit d’anticiper l’analyse des conséquences financières, notamment en termes de résultat consolidé, pour les sociétés invitées à céder leurs titres.
1. Relution du bénéfice par action de la société initiatrice
Parmi les conséquences financières de l’opération pour l’initiateur d’une offrepublique, rubrique prévue par la note d’information visée par l’AMF, la variation du bénéfice par action (BPA) est quasi systématiquement présentée.
Cette place centrale dans l’analyse de l’opération est directement liée à l’impact d’une relution (ou d’une dilution) du BPA sur le cours de bourse de l’initiateur. En effet, à statut boursier constant, donc à PER constant, toute variation du BPA setraduit par une variation, dans les mêmes proportions, du cours de bourse.
Aussi, le souci d’éviter une diminution, voire un effondrement de la capitalisation boursière de la société initiatrice qui la rendrait OPAble à son tour, conduit à considérer le taux de relution du BPA comme l’un des principaux critères directeurs de sa décision de réaliser ou non l’opération.
Dans tous les cas,l’acquisition va conduire l’initiateur à intégrer dans son résultat consolidé part du groupe, une quote-part de résultat net de la cible. Cette dernière correspond au pourcentage de capital acquis à l’issue de l’opération appliqué au résultat consolidé part du groupe de la société cible. Les autres conséquences financières en termes de dilution / relution sont différentes selon le type d’opération.Dans le cas d’une OPA, l’opération est financée par endettement financier net. Cela signifie que l’initiateur s’endette ou utilise sa trésorerie disponible, ce qui, dans les deux cas, se traduit par une augmentation de la dette financière nette.
En outre, les dotations aux amortissements du goodwill et/ou de l’écart d’évaluation vont réduire d’autant le résultat consolidé part du groupe.
Autotal, l’impact de l’opération sur le résultat consolidé part du groupe se résume comme suit, les agrégats entre parenthèses étant traités de façon soustractive :
Quote-part de résultat net de la cible
(Frais financiers nets d’impôt engendrés par l’opération)
(Dotations aux amortissements du goodwill et / ou de l’écart d’évaluation)____________________________________________________________
= Impact de l’OPA sur le résultat consolidé part du groupe (Impact)
Dans le cadre des nouvelles normes IFRS, le goodwill ne s’amortit plus linéairement. Toutefois, l’impairment test auquel doivent se livrer chaque année les entreprises qui publient des comptes consolidés peut les conduire à procéder à une dépréciation de la valeur nette du goodwill.
Notations :
BPA après = BPA…