Le metier des producteurs cueilleurs de plantes médicinales

septembre 25, 2018 Non Par admin

a) Le métier de producteur-cueilleurs
Depuis des siècles, les plantes sauvages les plus courantes sont utilisées pour se nourrir, se soigner ou prendre soin de soi au quotidien.
Si une utilisation basique des plantes simples est possible avec quelques connaissances, le métier de producteur cueilleur demande des compétences professionnelles beaucoup plus pointues. Reconnaître, cultiver etprélever les plantes implique de posséder de solides connaissances en botanique. Les sécher, les transformer, distiller ou réaliser des mélanges, utiliser à bon escient ces trésors de nature demande de maitriser les pratiques de culture et d’herboristerie.

Les producteurs cueilleurs installés en France de manière professionnelle revalorisent ces usages, savoirs et savoir-faire traditionnels. Ilsconseillent leurs clients, les guident dans leurs choix dans le respect de leur santé et de leur bien-être.
Souvent installés en zone de montagne, ils travaillent en agrobiologie et ont à cœur de préserver les ressources floristiques.
Certains sont orientés sur la production de variétés spécifiques, d’autres sur la transformation et réalisation d’huiles essentielles, pommades, cosmétiques à partird’une diversité de variétés végétales. La vente directe aux clients est fréquemment pratiquée, mais il est aussi envisageable de commercialiser ses plantes auprès de laboratoires pharmaceutiques.

Sensibles au développement de leur métier, dans un contexte législatif en évolution, ces professionnels indiquent qu’il y a aujourd’hui place pour installer des personnes passionnées et précisément forméesEn France, dans l’immense majorité des cas, les plantes médicinales sont vendues à des herboristes et industries, par des grossistes. Les producteurs n’ont pas de relations avec les utilisateurs.
SIMPLES (Syndicat Inter Massifs pour la Production et l’Economie des Simples) regroupe 70 producteurs qui vendent leur production, en direct ou par le biais de structures telles que la SICA Biotope,aux consommateurs ou en gros à une herboristerie située en Suisse. SIMPLES s’est créé il y a 20 ans, avec l’objectif d’appuyer des activités dans les zones de montagnes défavorisées. Il a notamment créé un cahier des charges de production des plantes aromatiques et médicinales en agrobiologie. Aujourd’hui, malgré un intérêt croissant tant des jeunes pour s’installer en production de plantesaromatiques et médicinales, que des consommateurs qui souhaitent renouer avec une médecine plus douce, les difficultés sont nombreuses, de par l’énorme perte de savoir-faire mais surtout les verrous réglementaires touchant la commercialisation de ces plantes.
Une diversité énorme de savoirs et de plantes, en voie de disparition…
En France, le métier de l’herboristerie a été supprimé depuis 1941. Dansle même temps les ordres des médecins et de la pharmacie sont créés. Pourtant les métiers de l’herboristerie et de producteurs de plantes médicinales et aromatiques reposent sur des savoirs colossaux et une diversité immense de plantes et d’usages. Les qualités d’une plante dépende du milieu où elle se trouve et du stade précis où elle est cueillie. De plus, pour une même plante, les parties decelles-ci peuvent avoir des vertus différentes. Ainsi la bourrache est à la fois un légume couramment consommé en Espagne et une plante médicinale aux vertus reconnues, qui sont différentes selon son stade de croissance et la partie de la plante utilisée : adoucissante, sudorifique, fébrifuge, diurétique,…. Tous les actes du producteur – cueilleur demandent donc une bonne connaissance dufonctionnement de la plante dans son milieu, et de l’être humain ou de l’animal qui va s’en servir. Or, il n’existe plus de formation reconnue en France. Les seuls vrais diplômés en herboristerie sont 80 en France et ont plus de 80 ans… La botanique quant à elle, n’est plus enseignée. En Allemagne et en Italie, il existe des formations mais pas de diplôme. Pourtant sur la planète, 80% de la population…