Warner bros
La société doit son nom à ses quatre fondateurs, les frères Warner : Harry, Albert, Sam et Jack, des juifs polonais de Russie impériale qui ont émigré à Baltimore dans le Maryland[2]. Sam Warner, après plusieurs petits métiers, est engagé comme projectionniste au White City Park de Chicago. Il se rend alors compte du potentiel de la diffusion de film .
Lui et ses frères entrent donc dans lemarché de la projection en présentant des films dans des villes minières de Pennsylvanie et d’Ohio[3]. Ils ouvrent ensuite leur première salle à New Castle, le Cascade Theatre, en 1903[3] (salle toujours existante et qui a été rénovée pour devenir la pièce maîtresse de la revitalisation du centre de New Castle et un point d’attraction touristique[4]).
En 1908, les Warner fondent, à Pittsburgh, laDuquesne Amusement & Supply Company[5] (précurseur de la Warner Bros. Pictures) qui leur permet de distribuer des films.
Quelques années plus tard, leur activité de distribution s’étend sur quatre États. Durant la Première Guerre mondiale, les frères Warner débutent dans la production et, en 1918, ouvrent Warner Bros. studio sur Sunset Boulevard à Hollywood. Sam et Jack produisent les films,tandis que Harry, Albert et Paul Ashley Chase, un commissaire aux comptes engagé en 1912, gèrent les finances et la distribution à New York. Le 4 avril 1923, grâce à un prêt accordé à Harry par son banquier, Motley Flint[6], ils forment officiellement la Warner Brothers Pictures, Incorporated
La première grande affaire de la société est l’acquisition des droits de la pièce de Broadway écrite parAvery Hopwood en 1919, The Gold Diggers, qui sera adaptée par David Belasco.
Cependant, la première réussite des frères Warner à Hollywood est dû à Rintintin[7], un chien rapporté de France après la Première Guerre Mondiale par un soldat américain[8] qu’ils font tourner dans Where the North Begins. Ce dernier connait un réel succès et Jack Warner accepte de signer un contrat de 1 000 $ par semaineau chien[7] pour qu’ils puissent tourner davantage de films. Le chien devient vite la principale célébrité du studio[7] et est surnommé « Mortgage Lifter » par Jack Warner[7]. Ce succès lance la carrière de Darryl F. Zanuck[9] qui devient l’un des principaux producteurs du studio[10]. Entre 1928 et 1933, Zanuck est le bras droit de Jack Warner et est le producteur délégué attitré du studio[11]. Lesuccès s’amplifie avec l’arrivée d’Ernst Lubitsch comme réalisateur principal[9]. Cependant, malgré un succès grandissant, le studio voit partir Harry Rapf, l’un de ses producteurs, pour la Metro-Goldwyn-Mayer[12]. En 1924 sort Comédiennes de Lubitsch, qui devient le plus grand succès du studio pour l’époque, et qui est considéré comme l’un des meilleurs films de l’année par The New YorkTimes[9]. Les succès se succèdent mais les Warner ne sont cependant pas encore considérés comme des célébrités du milieu[
Sam et Jack décident d’offrir à John Barrymore, un acteur de Broadway, le rôle principal de Beau Brummel[13]. Le film est si bien reçu, notamment perçu comme l’un des dix meilleurs films de l’année par le New York Times[14], qu’Harry fait signer un généreux contrat à long terme àBarrymore[14]. À la fin de l’année 1924, la Warner Bros. est probablement le studio indépendant le plus connu de Hollywood[14] mais elle demeure, en importance, derrière les grands studios tels que Paramount Pictures, Metro-Goldwyn-Mayer, First National Pictures, Fox Film et Universal[15]. En conséquence, Harry Warner — dans un discours à un congrès réunissant près de 1 500 producteurs indépendantsà Milwaukee dans le Wisconsin — réussit à convaincre des réalisateurs de dépenser 500 000 $ dans la publicité pour son studio[16], voyant ainsi une opportunité d’établir des salles sous l’enseigne du studio dans les plus grandes villes des États-Unis[16].
Le studio prospérant, il gagne le soutien de Wall Street, ce qui lui permet d’obtenir un prêt important de la part de Goldman Sachs en 1924….