Etude de la conjoncture 2010
ETUDE DE LA CONJONCTURE 2010
Source : INSEE
Au premier trimestre 2010, la croissance en Europe et en France a été décevante, en lien avec une demande interne atone. Ces résultats contrastent avec le dynamisme observé aux États-Unis et au Japon : les premiers restent portés par des mesures de relance toujours massives, le second bénéficie de sa proximité avec l’Asie émergente.
Pour ledeuxième trimestre, les enquêtes auprès des chefs d’entreprises laissent prévoir un fort rebond de la production, notamment manufacturière, dans la zone euro. L’activité serait soutenue par le dynamisme du commerce mondial, qui perdure. La dépréciation de l’euro commencerait en outre à faire sentir ses effets positifs. Le rebond serait vif en Allemagne, où les perspectives des industriels sont trèsfavorables selon les enquêtes. La France bénéficierait également de ce contexte plus porteur : la croissance du PIB atteindrait 0,5 % au deuxième trimestre, après 0,1 % au premier.
La fin de l’année s’annonce cependant sous des auspices moins favorables. Le dynamisme des économies émergentes devrait se tempérer quelque peu, notamment en Chine, et, dans de nombreux pays, la croissance commencerait àsubir les effets négatifs des déséquilibres de finances publiques. Aux États-Unis les conditions budgétaires vont ainsi devenir progressivement plus restrictives. Dans certains pays européens également, de premières mesures de redressement entrent en application dès l’été. Enfin, le regain de tensions observé en Europe sur les marchés de dette souveraine et les marchés interbancaires pourraitcontrarier l’assouplissement en cours des conditions de financement des ménages et des entreprises. Au total, la croissance fléchirait quelque peu au second semestre dans les économies avancées.
En France, l’activité progresserait au rythme de 0,4% au troisième comme au quatrième trimestre. Le dynamisme actuel des exportations se propagerait peu à peu à la demande intérieure. Il entraînerait ainsidans son sillage l’investissement productif des entreprises , et la situation du marché du travail commencerait à s’améliorer quelque peu dans les secteurs marchands. Cependant le taux de chômage resterait stable tout au long de l’année.
Le pouvoir d’achat des ménages ne bénéficierait que progressivement de cette amélioration, l’accélération des revenus d’activité se trouvant en effet modérée parun regain d’inflation. Au total, la consommation retrouverait une croissance modeste, une fois absorbé le contrecoup de la prime à la casse. Le taux d’épargne augmenterait alors légèrement, reflet d’une certaine prudence des ménages.
Plus encore qu’à l’accoutumée, notre scénario est affecté par de nombreux aléas. Si les tensions observées actuellement sur les marchés financiers venaient às’amplifier brutalement, alors le scénario de reprise décrit dans cette note pourrait être remis en cause. Il en irait de même si les ménages procédaient à une forte augmentation de leur épargne de précaution, en vue de faire face à de futures mesures de redressement des finances publiques. À l’inverse, une poursuite de la dépréciation de l’euro viendrait renforcer la croissance européenne et française.Vue d’ensemble
Les politiques économiques dans le monde commencent à être moins accommodantes, voire se durcissent dans certains pays
Une croissance européenne décevante au premier trimestre
Au premier trimestre 2010, la croissance est restée modeste en Europe alors qu’elle était soutenue aux États-Unis et au Japon. Les économies européennes ont souffert d’une demande intérieure atone,pénalisée par la faiblesse des revenus, les contrecoups de primes à la casse et la persistance de surcapacités dans l’industrie. En outre, l’hiver a été plus rigoureux qu’à l’accoutumée, ce qui a pesé sur l’activité dans le bâtiment, en Allemagne et dans une moindre mesure en France. Enfin, certains pays de la zone euro, comme l’Espagne, peinent à sortir de la récession (cf. graphique 1).
Vers…