Idées sur le roman
Citations utiles pour la dissertation générale sur le roman. Classées par siècle et par auteur.
I. Douzième siècle
1. Marie de France
« Qui de Dieu a reçu science / Et le don de belle éloquence / ne doit taire ni cacher / Mais bien volontiers le montrer »
Lais (1160-1168)
2. Chrétien de Troyes
«Chacun doit penser et veiller à bien dire et à bien apprendre. / D’un conte d’aventureil tire / Une conjointure très belle / Prouvant ainsi et faisant voir/ Que celui-là n’est pas bien sage/ Qui ne transmet pas sa science / Autant que Dieu le lui permet. ».
Erec et Enide (entre 1155 et 1170)
II. Quatorzième siècle
1. Jehan Maillart
« Par leurs contes et leurs fables, / Davantage, on doit écouter avec diligence / Ces récits enrichissants/ Et qui poussent, à bien faire,les cours des gens »
« C’est pourquoi le désir me pris / de vous raconter et de vous décrire, à la place d’un mensonge et d’un fable, / Une aventure véritable/ Très étrange et très merveilleuse./ La matière en est pieuse / Et celui qui veut en regarder le fruit / S’écarte du mal / Et sent considérablement son cœur enclin / A persévérer dans le bien ».
Le Roman du comte d’Anjou (1316)
III.Seizième siècle
1. Gohory (1520-1576)
a. Le Treizième Livre d’Amadis de Gaule (1574)
« Or pour rendre le Romanceur sa narration plus plaisante il met en avant choses nouvelles ou non jamais ouïes ni vues, il la rend plus agréable par admirations, attentes, issues inopinées, passions entremêlées devis de personnes, douleurs, colères, craintes, joies, désirs ardents. Quant à la disposition, ilmonte aucunes fois des petites choses aux grandes, autres fois il les même les unes parmi les autres, et les simples avec les composées, les obscures avec les claires, les tristes avec les gaies, les incroyables parmi les vraisemblables : qui n’est pas besogne de légère industrie ».
b. Préface aux lecteurs
« La plupart des ces chroniqueurs sont à blasonner faux, en faisant profession notoire devérité, néanmoins insèrent beaucoup de fausseté ou par haine et envie des nations à eux contraires, ou par adulation des Princes vivants ou de leurs successeurs, que ces Romans récréatifs confessant clairement par leur titre leur invention fabuleuse. En quoi ils sont imitateurs de la Poésie, fondée selon Aristote en fiction contenant toutefois des secrets d’érudition profonde. A quoi s’ajoutequ’en ceci semble considérable la distinction subtile de mentir selon Aulu-Gelle et de dire mensonge, le premier appartenant à ces beaux historiens qui mêlent maintes choses contraires parmi les vraies à leur escient, contre leur conscience ; le second aux jolis Romans, lesquels disant choses feintes, ils vous en avertissent, et d’autant sont véritables. Lesquels deux mots sont aussi d’importance (étantbien entendues) à discerner et démêler les paroles des combat, lesquelles ne portent pas toujours de mentir, si l’on maintient ne dire pas vérité, d’autant qu’elle peut être rapportée au fait ou dit d’autrui, non de celui qui parle. »
2. François Rabelais (1494-1553)
« Buveurs très illustres, et vous, vérolés très précieux- car à vous et non à d’autres, dédiez mes écrits ».
« C’est pourquoifaut ouvrir le livre et soigneusement peser ce qui y est déduit. Lors connaitrez que la drogue dedans contenue est bien d’autre valeur que ne promettait la boîte ; c’est-à-dire que les matières ici traitées ne sont pas tant folâtres comme le titre au dessus prétendait ».
« Et, posé le cas au sens littéral vous trouvez matières assez joyeuses et bien correspondantes au nom, toutefois pasdemeurer là ne faut, comme au chant des Sirènes, mais à plus haut sens interpréter ce que par aventure croyez dit en gaité de cœur. ».
« Par curieuse leçon et méditation fréquente, rompre l’os et sucer la substantifique moelle »
« Car en celles-ci bien d’autres goût trouverez et doctrine plus secrète, que vous révélera de très hauts sacrements et mystères horrifiques, tant en ce que concerne…