Les europeen decouvre et boulverse le monde au xv xvi siecles

décembre 27, 2018 Non Par admin

GRANDS VOYAGES DE DÉCOUVERTES : XVIème SIÈCLE.
Marie-France LUIGGI PLP Lettres Histoire L.P. A. Maillol PERPIGNAN

En quoi les voyages de grandes découvertes ont-ils transformé, révolutionné la civilisation occidentale, l’Europe ? Continuités et/ou ruptures avec le Moyen-âge ?
En 1492 l’Europe s’ouvre au monde jusqu’en 1792 où elle se referme pour un temps sur elle-même. L’expression « lesgrandes découvertes » désigne le brusque désenclavement du monde opéré par l’Europe à la charnière des XV-XVIème siècles, ouvrant la période des temps modernes qui est à la fois une continuité mais aussi une rupture avec le Moyen Age. Une rupture : en effet, au Moyen-âge, on se figurait la terre plate comme un disque avec Jérusalem au centre du monde. Avec les voyages de circumnavigations la preuveest faite que la terre n’est pas plate et que c’est une sphère. Ces voyages apportent de nouvelles connaissances géographiques mais aussi nautiques qui permettent aux Européens de poursuivre la découverte d’espaces inconnus jusqu’au XVIIIème siècle et de mettre fin à certains mythes. Les Européens se lancent à la conquête du monde afin de court-circuiter les intermédiaires des « Echelles du levant» c’est-à-dire les marchands italiens, notamment la Sérénissime et les marchands arabes, pour des raisons économiques mais aussi politiques. En effet, cette voie commerciale essentiellement terrestre est menacée par les progrès de la puissance turque (1453, prise de Constantinople) qui rend alors les épices plus chères.

Quelles sont les motivations des européens ?
À la crise tragique duXIVème siècle (disettes, peste, guerres, troubles sociaux) succède à partir des années 1430-1450, une expansion économique rapide, liée, au développement du luxe dans les hautes classes de la société. Mais la croissance des échanges fait impérieusement ressentir un besoin de numéraire que la lettre de change ne peut seule compenser et l’or manque à l’Europe. La soif de l’or, née des besoins économiques,est donc le premier moteur, les épices, le second, la soie et les plantes tinctoriales (indigo) indispensables à une industrie textile en pleine expansion et le besoin en esclaves au Portugal pour les plantations sucrières dans l’Algarve, à Madère et aux Açores qui exigeaient de gros effectifs de main d’œuvre sont d’autres motivations économiques qui poussent les européens à partir sur les mers.Les Portugais en particulier, parce qu’ils sont « les plus méditerranéens des Atlantiques », expression de P.Chaunu, sont en mesure de faire la jonction entre la tradition méditerranéenne c’est à dire la géographie ptolémaïque qui trouve une diffusion nouvelle avec l’Humanisme et l’imprimerie, la perfection technique de la galère, la voile latine triangulaire qui permet de mieux remonter au vent,la boussole d’origine chinoise et enfin l’œuvre admirable des cartographes pisans, génois ou catalans ainsi que certaines innovations de l’Europe

septentrionale, notamment le vaisseau rond dérivé de la Kogge baltique pourvu de l’efficace gouvernail d’étambot. Au cours du XV siècle, les navigateurs ibériques, opérant la synthèse entre la galère et vaisseau rond, mettent au point la caravelle,outil par excellence de la découverte: très allégée, très affinée, calant peu pour reconnaître les côtes et gréée de voiles latines pour plus d’indépendance aux vents. Lorsqu’on passera au stade de l’exploitation, on lui préférera alors de gros porteurs comme les caraques ou les galions. Le plus gros de la découverte est réalisé grâce aux techniques et instruments hérités de la Méditerranéemédiévale : la boussole, la carte portulan et la navigation à l’estime, donc continuité avec le Moyen Age. Cependant les techniques de navigations et la construction navale évolueront au cours de la période (voir diaporama et texte sur les voyages du XVIIIe siècle).

Les motivations économiques
La perspective de trouver des épices, du bois et de l’or (l’Europe souffre d’une véritable famine…