Action et parole au théâtre. répondez en fondant votre analyse sur l’étude des différents genres théâtraux à travers les siècles.

décembre 23, 2018 Non Par admin

Action et parole au théâtre. Répondez en fondant votre analyse sur l’étude des différents genres théâtraux à travers les siècles.

À partir du dix-septième siècle, le théâtre a joué un rôle très important du point de vue social et culturel, en Europe et en France notamment. Dans cette nation, en effet, après une période de décadence, liée à certaines circonstances d’ordre politique etreligieux, cette forme d’art, qui s’est jusqu’à alors heurtée à toutes sortes d’obstacles, d’interdits et de restrictions, connaît (surtout à partir des années Trente) une nouvelle renaissance. Le théâtre connaîtra, à partir de ce moment, de grands succès, mais il sera aussi l’objet de nombreuses querelles: cette situation très dynamique est peut-être la preuve la plus évidente de son importance et de savitalité. Au cours des siècles, le théâtre va subir des transformations, concernano surtout le rapport entre action et parole, c’est-à-dire les éléments qui le caractérisent le plus. Dans quelle mesure la relation entre parole et action influence-t-elle les différents genres théâtraux? Comment s’évolue-t-elle et quelles sont les conséquences sur la réalisation des oeuvres théâtrales, du point devue de la langue, de l’histoire représentée, des décors utilisés et sur les acteurs? Comment le rap- port toujours différent entre parole et actien consente-t-il enfin au théâtre de se renouveler à travers le temps?
Au cours du dix-septième siècle, le théâtre vit un moment de transition: il passe lentement mais inexorablement du Baroque (caractérisé par des représentations riches en intrigues,scènes de magie et épisodes burlesques) au Classicisme, qui établit des contraintes très rigides, concernant la parole et l’action. Le genre théâtral qui subit l’influence la plus remarquable de ce point de vue est sans aucun doute la tragédie, qui passe pour le genre noble et sérieux par excellence, au point que bien des théoriciens lui consacrent, à la suite d’Aristote, d’innombrables ouvrages.Ainsi incensée et codifiée, elle finit par contraindre les autres formes dramatiques plus libres et sur lesquelles le poids des traditions et des théories n’est pas aussi lourd, à se conformer peu à peu aux fameuses règles: la vraisemblance, les bienséances, les trois unités de temps, de lieu et d’action, qui ont pour objectif essentiel et commun, de créer aux mieux l’illusion théâtrale ou scénique.Ces règles semblent influencer énormement le rapport entre parole et action dans les oeuvres théâtrales, en faisant surtout de la tragédie le lieu privilégié de la parole. Les bienséances impliquent en effet une limitation du point de vue de l’action: la parole doit « représenter », par conséquent, tout ce que le public ne doit pas voir sur la scène, parce que trop violent ou trop scabreux ou encoretout ce que ne peut pas être offert aux yeux des spectateurs, puisque sa présence pourrait constituer une infraction des trois unités.
Dans les tragédies de Racine, le rôle prépondérant de la parole est très évident. Dans « Andromaque », par exemple, les mots de la princesse troyenne, prisonnière de Pirrhus, servent à décrire toute la folle cruauté d’un conflit, qui s’est terminé, mais qui alaissé dans sa mémoire le souvenir inquiétant de la violence, de l’angoisse, du déséspoir. La parole est utilisée aussi par Oreste, pour décrir à Hermione, l’horrible régicide qu’il a commis à l’aide des autres soldats grecs et auquel il a été poussé par la fille de Ménélas, jalouse de l’amour obsédant que Pirrhus éprouve pour Andromaque.
La parole permet aussi au grand écrivain de présenter à sonpublic un argument très scabreux et choquant pour l’époque, celui de l’inceste, un inceste qui naturellement ne se vérifie pas, mais qui est pensé, désiré, rejetté et craint seulement à travers la langue.
L’action semble être soumise à la parole aussi dans la comédie, genre plus libre, qui commence toutefois à ressentir l’influence des règles d’Aristote. Dans « Le Misanthrope » de Molière,…