Le corps du psychomotricien dans sa relation avec le sujet bénéficiaire

décembre 14, 2018 Non Par admin

Cpse – Psychomotricité -ESPM UF5

Elaboration d’une théorie de l’intervention psychomotrice
Cours de Anne Van den Brill

Le corps du psychomotricien dans sa relation avec le sujet bénéficiaire

Travail présenté par Luc HAVARD

Dans sa relation d’aide, le psychomotricien va s’investir physiquement, corporellement. La connaissance de ce qu’est le corps de l’enfant, de comment il seconstruit, de comment il se le représente, est donc fondamentale. Mais le psychomotricien doit également avoir une bonne conscience de ce qu’est son corps à lui, de ses capacités et de ses limites. Il doit avoir conscience que l’image qu’il en a n’est pas forcément celle qu’il en donne. Il doit aussi, et surtout, comprendre ce qui se passe, corporellement, quand deux individus entrent en relation. Celalui permettra d’anticiper, de penser, sa façon d’entrer en relation avec son sujet, dans le sens qui soit le plus favorable au bien-être et à l’évolution positive de ce dernier.
Le corps comme point nodal du travail du psychomotricien.
Ce corps dont s’occupe le psychomotricien est en fait bien complexe. Bien sûr il s’agit d’un corps global mais on peut y distinguer de nombreuses« dimensions », comme nous le précise Michel Basquin.
Les « dimensions » du corps
* Le corps réel, physique, avec ses caractéristiques génétiques, biologiques….
* Le corps imaginaire/corps rêvé (l’image que la mère se fait du corps de l’enfant qu’elle attend ne peut pas correspondre à ce que cet enfant sera. A la naissance, ce corps imaginaire va être confronté à la réalité du corps).
* Le corps dubesoin. C’est celui de l’enfant qui oscille entre satisfaction et tension, satisfaction qui n’est jamais totale (et oblige l’enfant à faire le deuil de l’idée que sa mère soit parfaite et qu’autrui soit parfait).
* Le corps interactif et relationnel. Dès la naissance, l’enfant est capable de communiquer, capable d’interactions : par son tonus, ses mimiques, ses pleurs… Il établi très vite unedialectique avec sa mère, laquelle s’accorde rapidement avec son enfant.
* Le corps dans sa dimension sensorielle et motrice. La sensation d’avoir un corps unitaire et contenant, n’est pas acquise de naissance. L’enfant se vit d’abord comme dispersé, morcelé. C’est par la qualité des soins maternels, les enveloppements, les embrassements (holding, handling) ainsi que par ses expériencessensori-motrices personnelles qu’il trouve progressivement son unité. Cette unité est indispensable à l’acquisition d’une maîtrise suffisante de son corps. Il sera capable contenir et de se contenir. « C’est dans ce corps et par ce corps que les contenants de pensées, c’est çà dire les modèles opératoires, que nous utiliserons tout le reste de notre vie, vont s’élaborer ». Ce concept est important pourle psychomotricien car c’est bien souvent, à ces niveaux archaïques qu’il va travailler.
* Le corps en tant que lieu d’inscription de l’histoire du sujet. Dès le stade fœtal, le corps enregistre tous les événements qui se produisent : événements physiologiques, sensitifs, psychiques… Toutes les expériences primitives s’inscrivent profondément dans l’inconscient, elle « s’engramment » dans lecorps, et ont une influence sur la constitution de l’individu et de sa personnalité. Elles déterminent sa façon d’être dans et avec son corps.
* Le corps expression. Quand nous entrons en relation avec autrui, le corps est ce que nous percevons en premier. Avant même que nous ayons prononcé la première parole, notre corps, notre façon de le mobiliser, de bouger… vont contribuer à donner cequ’il est convenu d’appeler « la première impression ». Le corps parle pour nous, il a une valeur « symbolique » (il est impossible de ne pas communiquer). Le psychomotricien doit apprendre à décrypter ce que le corps exprime.
* Le corps parlé. Le corps qui entre dans le langage.
Il appartient au psychomotricien de bien avoir ces différentes dimensions du corps à l’esprit (sans jeu de…