La théorie des trois âges et la théorie du drame
La théorie des trois âges et la théorie du drame
A) la théorie des trois âges
On peut distinguer trois grandes époques dans l’histoire auxquelles correspondent leurs propres expressions littéraires :
_ Les temps primitifs
« Quand l’homme s’éveille dans un monde qui vient de naître, la poésie s’éveille avec lui. En présence des merveilles qui l’éblouissent et qui l’enivrent, sa premièreparole n’est qu’un hymne. Il touche encore de si près à Dieu que toutes ses méditations sont des extases, tous ses rêves des visions ». Préface de Cromwell
« Chaque race existe à l’aise ; point de propriété, point de loi, point de froissements, point de guerres. Tout est à chacun et à tous. La société est une communauté. Rien n’y gêne l’homme. Il mène cette vie pastorale et nomade par laquellecommencent toutes les civilisations ». Préface de Cromwell
« Voilà le premier homme, voilà le premier poète. Il est jeune, il est lyrique. La prière est toute sa religion : l’ode est toute sa poésie. Ce poème, cette ode de temps primitif, c’est la Genèse » Préface de Cromwell
Les hommes encore proche del’innocence universelle s’adonnent à la vie pastorale, ils sont naïfs et pieux. Ils créent des formes poétiques, c’est l’âge du lyrisme.
_ Les temps antiques
« Peu à peu cependant cette adolescence du monde s’en va. Toutes les sphères s’agrandissent ; la famille devient tribu, la tribu devient nation. Chacun de ces groupes d’hommes se parque autour d’un centre commun, et voilà les royaumes.L’instinct social succède à l’instinct nomade. Le camp fait place à la cité, la tente au palais, l’arche au temple. Les chefs de ces naissants états sont bien encore pasteurs, mais pasteurs de peuples ; leur bâton pastoral a déjà forme de sceptre. Tout s’arrête et se fixe. La religion prend une forme ; les rites règlent la prière ; le dogme vient encadrer le culte. Ainsi le prêtre et le roi separtagent la paternité du peuple » Préface de Cromwell
« Cependant les nations commencent à être trop serrées sur le globe. Elles se gênent et se froissent ; de là les chocs d’empires, la guerre. Elles débordent les unes sur les autres ; de là les migrations de peuples, les voyages. La poésie reflète ces grands événements ; des idées elle passe aux choses. Elle chante les siècles, les peuples, lesempires. Elle devient épique, elle enfante Homère. » Préface de Cromwell «Nous le répétons, l’expression d’une pareille civilisation ne peut être que l’épopée. L’épopée y prendra plusieurs formes, mais ne perdra jamais son caractère. Pindare est plus sacerdotal que patriarchal, plus épique que lyrique. Si lesannalistes, contemporains nécessaires de ce second âge du monde, se mettent à recueillir les traditions et commencent à compter avec les siècles, ils ont beau faire, la chronologie ne peut chasser la poésie ; l’histoire reste épopée.» Préface de Cromwell « Mais c’est surtout dans la tragédie antique que l’épopée ressort de partout.Elle monte sur la scène grecque sans rien perdre en quelque sorte de ses proportions gigantesques et démesurées. Ses personnages sont encore des héros, des demi-dieux, des dieux ; ses ressorts, des songes, des oracles, des fatalités ; ses tableaux, des dénombrements, des funérailles, des combats. Ce que chantaient les rapsodes, les acteurs le déclament, voilà tout. » Préface de CromwellLes États se constituent, les guerres naissent de leur constitution même. La poésie pour chanter la guerre évolue du lyrisme spontané au poème héroïque ou à la tragédie. C’est l’âge de l’épopée.
_ Les temps modernes…