Drame romantique;

novembre 21, 2018 Non Par admin

Drame romantique.

Le drame romantique a vécu une vingtaine d’années dans la première moitié du XIXe siècle. Le drame romantique constitue une des expressions du mouvement littéraire romantique qui se développe en France dans la première moitié du 19ème siècle. Il s’inscrit en réaction contre la tragédie classique, jugée dépassée et froide avec ses préceptes figés.

1. Les origines et lavie du drame romantique.

A. Naissance du drame romantique.

Le drame romantique trouve son origine dans le drame du XVIIIe siècle illustré par Diderot, Mercier ou encore Beaumarchais, qui mettent en scène le quotidien bourgeois. Avec la Révolution, le drame change de sens et devient historique ; l’Histoire ne concerne cependant pas que les puissants, comme dans la dramaturgieclassique, mais se réalise dans la rue.

B. Le drame romantique, un genre éphémère.

Au cours du demi-siècle romantique, le nouveau théâtre se développe sur deux décennies : 1823 ? 1843. Trois phases se succèdent : l’élaboration théorique (années 1820), la création des chefs d’œuvre et le déclin, malgré les succès remportés par Hugo, Vigny et Dumas.

2. Caractéristique du drame Romantique.A. Mélange des registres et du genre.

La diversité est le maître-mot du drame romantique. En rupture avec l’unité de ton respectée par les classiques, les nouveaux auteurs prônent le mélange des genres, des tonalités et des niveaux de langue, propre à exprimer la multiplicité et la richesse des personnages, des lieux, des situations et des sentiments. Une tragédie peut donc inclure duburlesque et une comédie du tragique. Niveaux de langue familier et recherché, registre grotesque et sublime, vers et prose sont juxtaposés en toute liberté, pour insuffler de la vie dans des pièces jusqu’alors trop affectées et guindées

B. Fin de la règle des trois unités.

Le drame romantique fait exploser le carcan des trois unités (action, lieu, temps) qui rigidifiait la tragédieclassique et asphyxiait le génie du dramaturge sous une chape de plomb. Les personnages évoluent désormais dans des actions historiques non limitées par l’espace scénique et la durée du spectacle.
Dans le droit sillage des pièces de Shakespeare qui se jouent des unités spatio-temporelles, le drame romantique s’affranchit de l’unité de lieu et de l’unité de temps, chères aux classiques. L’intriguepeut maintenant se dérouler dans plusieurs lieux et excéder les vingt-quatre heures jusqu’alors prescrites.
A l’unité d’action des classiques qui proscrit les intrigues secondaires, le drame romantique substitue l’unité d’ensemble. C’est la seule limite imposée à leur liberté artistique : les intrigues secondaires ne sont pas exclues mais doivent s’agencer de façon harmonieuse autour d’un intérêtprincipal clairement identifié, sans nuire en aucune façon à la cohérence de l’œuvre.

C. Fin du règne des bienséances.

Le dramaturge romantique n’inflige plus de limites à son génie. Les bienséances externes qui présidaient à la création de la tragédie classique n’ont plus cours : le drame romantique ne s’embarrasse pas du souci de préserver la sensibilité et le sens moral duspectateur. Il veut montrer toute l’étendue de la réalité et ne met pas sous silence ses aspects les plus cruels ou triviaux : meurtres, viols, duels, suicides, expressions vulgaires, etc. De même, il fait fi des bienséances internes qui imposaient aux personnages un caractère constant d’un bout à l’autre de la pièce.

D. Le héros romantique.

Le héros du drame romantique contraste avec lespersonnages stéréotypés et caricaturaux de la tragédie classique et du mélodrame. Il est peint dans son individualité unique et complexe. Tout le long de la pièce, le spectateur suit son évolution et sa destinée. Le héros romantique est généralement solitaire et marginal (socialement ou intellectuellement). Souvent incompris, il tisse des liens forts avec la Nature ; l’engagement politique, les amours…