La problématique cannabis: comment faire face
Laure Mortgat
Stage pédagogique externe
MED 24, année 2007-2008
La problématique cannabis : comment faire face ?
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Table des matières
I. Introduction
II. Bref rappel sur le cannabis et les risques liés à son utilisation
III. Comment définir une consommation problématique de cannabis ?
IV. Quelles sont les structures existantes qui peuvent m’aider ?
Infor-droguesEnaden
Addictions
La cannabis clinic
Le service d’accompagnements psycho-social pour usagers de drogues (CPAS Bxl)
Le Pélican
La trace
Le RAT
Le centre de jour pour adolescents
V. Que dit la loi au sujet du cannabis ?
Au niveau de la conduite automobile
VI. Rôle du médecin généraliste dans la prise en charge du cannabis
La prévention primaireL’évaluation
La prise en charge pratique
VII. Conclusion
VIII. Contacts
IX. Annexes
X. Références
XI. Remerciements
I. Introduction
J’ai toujours de près ou de loin été intéressée par ce qui touchait aux assuétudes, quelles qu’elles soient. C’est pendant mon premier stage de médecine générale que je me suis plus particulièrement demandée comment venir en aide auxpersonnes consommatrices de cannabis. La haute prévalence de cet usage, la banalisation qui en est souvent faite, le flou concernant la législation en cette matière ont fortement guidé mon choix.
Face à cette problématique complexe de nombreuses questions se sont naturellement posées à moi, à savoir :
-Quelles sont les personnes concernées par un usage problématique de cannabis ? Quels sont leseffets délétères de cette substance ?
-Comment définir cet « usage problématique » de cannabis ? Comment reconnaître les patients concernés ? Quelles sont leurs attentes vis-à-vis du médecin généraliste ? Comment gérer la consultation ?
-A qui s’adresser face à ce problème, quelles sont les structures susceptibles de me fournir de l’aide? Quel est leur rôle, quel est celui du généraliste, commentces deux partenaires peuvent-ils interagir ?
-Quid de la prévention ? Quid de la prise en charge ? Quel en est le but ?
Afin de trouver une piste de réponse à ces différentes questions, j’ai pris contact, non sans difficultés, avec des intervenants de différentes structures, à savoir le Réseau d’aide aux toxicomanes, Infor Drogue, Enaden, la « Cannabis Clinic », plusieurs médecins généralistesconcernés par cette problématique, deux patients confrontés à cette dépendance, l’équipe d’Addictions de la clinique St Michel, le service d’accompagnement psycho-social pour usagers de drogues annexé au CPAS, …
Tous ces partenaires m’ont confortée dans l’idée d’une importance centrale tenue par le médecin généraliste face à ce type de patients, le manque d’information et de formation que nousavons à ce sujet, et m’ont fourni les moyens de base disponibles pour gérer la consultation avec le fumeur de cannabis ainsi que la prise en charge.
II. Bref rappel sur le cannabis et sur les risques liés à son utilisation
« Le chanvre indien ou cannabis est une plante psychotrope de la famille des Cannabaceae et de l’ordre des Urticales selon la classification classique. La fibrerésistante du cannabis porte le nom de chanvre et trouve de nombreuses applications, y compris la fabrication de vêtements, de corde et de papier. »
Son activité psychotrope provient principalement du delta-9 tétrahydrocannabinol ou THC, contenu essentiellement au niveau des feuilles du sommet de la plante femelle. L’évolution des techniques de culture a permis d’augmenter le taux de THC de 0.5-5% àl’état sauvage jusqu’à 30% ! La plante cannabis Sativa contient cependant plus de soixante cannabinoïdes contribuant également à l’effet psychotrope.
On connaît le cannabis plus fréquemment sous le nom de « marijuana » pour parler des feuilles, ou de « haschisch », qui désigne alors sa résine, dont la teneur en THC est plus importante…
Cette consommation vise généralement à atteindre ce qui…