Victor hugo
Victor Hugo, célèbre auteur du XIXème siècle, est considéré comme le chef du mouvement romantique. Il a été l’un des premiers à prendre conscience des problèmes de la société et à parler dans ses textes non pas de lui-même mais des autres, des sentiments que lui inspirait son époque, les gens qui l’entouraient, la nature… L’une de ses œuvres les plus connues, et qui est un parfait exemple duromantisme d’Hugo, est un recueil de poèmes appelé Les contemplations. Ce livre, qui retrace vingt-cinq années de la vie de l’auteur, est séparé en deux parties : Autrefois et Aujourd’hui. La séparation entre ces deux époques est la mort de sa fille, qui a plongé l’auteur dans un grand désespoir. Dans cet extrait d’Un soir où je regardais le ciel l’auteur parle d’amour, du temps qui passe et de lamélancolie qui s’en suit.
Ce poème parle d’abord d’amour.
Le poète dédie ses vers à une femme. Il l’appelle « Ma bien-aimée » (l.1). En suivant ses vers on peut suivre son regard sur cette femme, de « son front » à « sa main blanche » en passant par « sa voix grave ». Victor Hugo ne s’adresse jamais directement à elle ce qui donne l’impression d’une image furtive et lointaine, impressionrenforcée par le fait qu’il en parle au passé (le verbe «parlait » apparaît deux fois).
Victor Hugo fait l’éloge de sa beauté. Vers 3, il dit d’elle : « Et l’œil rêveur d’un ange qui se penche ». A travers cette métaphore il lui confère une image presque irréelle et surtout lumineuse. Le lecteur s’imagine tout de suite une femme descendue du ciel, entourée d’un halo éclatant. Le poète veut fairepasser l’idée que cette femme est rayonnante et illumine tout. Il la décrit avec un champ lexical très doux et chaste (« tout bas parlait », « blanche », « rêveur » ou encore « belle et tranquille ») ce qui confère à cette femme un côté fragile, délicat qui fait ressortir sa douceur.
La beauté de ses mots est décuplée par la poésie et son rythme.
Les rimes donnent du rythme au texte, on le voitdans la première strophe : « blanche/penche », « charmée/bien-aimée ». La répétition du mot « Et » au début des vers 3 et 4 crée un effet d’accumulation, de profusion. On peut très bien s’imaginer à travers tous ces petits détails que le poète donne qu’il a passé de longues heures à l’observer et qu’il aime la moindre petite chose d’elle, même la plus insignifiante, ce qui est l’expression, ladéfinition même de l’amour sincère. Au début et à la fin de la strophe la même phrase est répétée mais un peu différemment , on a l’impression que quelque chose se finit, que la boucle est bouclée, que c’est là la conclusion de leur histoire d’amour. Il y a une rupture entre la représentation qu’il se fait de sa bien-aimée, au présent (« cet air qui me plaît », « son front posé ») et cette phrase aupassé qui tombe comme un couperet et ramène le lecteur à la réalité : cette femme n’est plus, cet amour n’est plus.
Ce poème parle de mélancolie et de tristesse.
Les deux premiers vers de la deuxième strophe racontent le bonheur d’alors à l’imparfait : « Nos cœurs battaient ; l’extase m’étouffait/Les fleurs du soir entr’ouvraient leurs corolles… ». Les points de suspension à la fin de cevers suggèrent de la tristesse, une douleur presque fulgurante à l’évocation de ces vieux souvenirs. On imagine l’auteur se perdant dans son passé, se représentant son cœur qui bat et les fleurs du soir. Le lecteur ressent de la compassion pour cet homme qui a perdu son amour et il se met à sa place car c’est là un thème universel. Puis soudain l’auteur s’emporte avec une accumulation de questionsqui sont une représentation de ses pensées, de sa colère et qui ne s’adressent à personne en particulier. Ces questions font ressortir le côté dramatique de cette histoire d’amour qui s’est terminée. Elles sont presque suppliantes et reprennent la même phrase : «Qu’avez-vous fait ? ». L’auteur reproche aux rochers, aux arbres de n’avoir pas su protéger leur amour, de ne pas avoir su le garder,…