Valeur ajouté
Document 1
Trois grands effets possibles du partage de la VA entre les entreprises et les salariés sont possibles.
Le partage de la valeur ajoutée agit sur le niveau de profit que peuvent réaliser les entreprises, donc leur capacité à autofinancer leur investissement (question 1).
Une part des salaires dans la VA élevée pèse sur la compétitivité-prix des exportations, donc sur la possibilitédes entreprises d’accroître leurs parts de marché à l’extérieur. Ces exportations constituent des motifs pour lesquels l’investissement sera amené à augmenter ou non (question 1).
Enfin, la part des salaires permet de mesurer les revenus dont disposeront les ménages pour consommer. Si cette part se réduit, la demande des ménages peut se gripper, diminuant ainsi le besoin d’investissement desentreprises puisqu’une augmentation des capacités de production devient inutile du fait de la stagnation des débouchés. Un partage de la VA plus favorable aux entreprises peut donc entraîner un ralentissement de l’investissement (question 3).
Document 2
Ce graphique décrit l’évolution, entre 1999 et 2007, du taux de marge (échelle de gauche) et du taux d’investissement (échelle de droite) en Franceet en Allemagne, ainsi que dans l’ensemble de la zone euro. Le taux de marge rapportant l’Excédent brut d’exploitation (EBE) et la VA, est un indicateur de partage de la VA. C’est la part de la richesse créée conservée par les entreprises après paiement de leurs charges d’exploitation (salaires et cotisations sociales pour l’essentiel). Le taux d’investissement, défini ici comme le rapport de laFBCF et de la VA, multiplié par 100, constitue une mesure de l’effort d’investissement d’un pays. On peut constater des relations ambiguës entre ces deux ratios.
En général, au niveau de la zone euro, un partage de la VA très favorable aux entreprises, compris entre 39 et 41 %, est accompagné d’un effort d’investissement soutenu oscillant entre 20 et 22 % (question 1).
Cependant, avec un taux demarge plus faible, de 34 à 35 % contre 36 à 40 %, la France a un taux d’investissement plus élevé que l’Allemagne, surtout après 2001, avec des valeurs de 18,5 % à 21 % contre 17 à 18 %. Un partage de la VA plus favorable aux entreprises ne garantit donc pas un effort d’investissement plus élevé (question 2).
Le taux de marge et le taux d’investissement sont quasi parallèles en France, laissantcroire à une relation positive entre ces deux indicateurs (question 1). En Allemagne, le redressement du taux de marge à partir de 2000 (+ 3,5 points) s’accompagne d’une baisse tendancielle du taux d’investissement (– 2,5 points). L’évolution du taux d’investissement en Allemagne dépend donc d’autres éléments que d’un partage de la VA plus favorable aux entreprises (question 2).
Document 3
Leredressement du taux de marge des entreprises françaises dans les années 1990 ne s’est pas accompagné d’une reprise de l’investissement. Cela s’explique par l’insuffisance de la demande des ménages dans l’économie française, en raison d’un partage de la VA trop défavorable aux salariés. On peut donc s’interroger sur l’existence d’un taux de marge, ou réciproquement d’une part des salaires dans lavaleur ajoutée, optimaux, permettant à la fois aux entreprises de réaliser des profits suffisants pour financer leurs investissements et rémunérer leurs actionnaires, et aux ménages de consommer assez pour leur offrir des débouchés (question 3). L’augmentation des salaires qui permettrait d’atteindre ce niveau optimal aurait néanmoins des effets pervers sur l’économie : moindre capacitéd’autofinancement, baisse de la compétitivité des entreprises, substitution capital/travail pour les emplois peu qualifiés.
Il en découle qu’un partage de la VA plus favorable aux entreprises devrait permettre d’éviter ces effets fâcheux, et donc de favoriser la compétitivité des entreprises françaises, permettant la survie des activités à forte concurrence – en particulier pour les emplois peu qualifiés –…