Ubu roi
Explication linéaire de la scène 1 de l’acte III
Ubu Roi
Introduction :
Le texte présente la scène une de l’acte III d’Ubu Roi où l’on trouve deux personnages le père Ubu et sa femme, la mère Ubu. Dans l’extrait, nous assistons à l’accession du père Ubu au trône grâce à la détermination de sa femme. Or, dans l’extrait, mère Ubu demande au nouveau roi de récompenser les efforts fournis par lecapitaine Bordure et lui suggère de se rapprocher au fils l’ex roi. Ce qui met le roi Ubu dans une fureur extrême et décide de pourchasser sa femme.
Mouvements du texte :
Nous pouvons subdiviser le texte en quatre parties majeures :
« Du début » jusqu’à « duc de Lithuanie » :
-Mère Ubu demande au roi Ubu de récompenser le capitaine Bordure
De : « Qui donc ? » jusqu’à « autant queBougrelas » :
-Refus catégorique du père Ubu de la proposition émise par sa femme.
De « crois-tu en avoir fini » jusqu’à bien « vingt deux millions » :
-Mère Ubu conseille Ubu de se rapprocher de Bougrelas pour écarter toute éventuelle menace.
Le reste :
-Mère Ubu tente en vain, de raisonner le père Ubu en lui suggérant une stratégie mais celui là s’obstine à agir comme bon lui semble.
Explicationdu texte :
La scène se passe dans le palais entre les deux personnages Père et Mère Ubu. Après s’être investie de tous les pouvoirs, père Ubu a du mal à réaliser son nouveau poste de roi, il affirme sous une forme comique « je me suis déjà flanqué une indigestion », mais nous savons très bien que ces propos n’insinuent jamais une quelconque prise de conscience. Nous montrerons cela plus tard dansnotre explication. Par contre mère Ubu se montre plus rationnelle ; dans sa réplique, l’emploi du verbe impersonnel « falloir » sert à exprimer une nécessité dans l’économie de l’argent, vu les dépenses faites au peuple dans les scènes précédentes, pour attirer leur sympathie et leur adhésion à son ascension au pouvoir. Deux portraits s’érigent dans cette scène : un homme avec un esprit juvénileet une femme prudente et raisonnable. Dans sa réponse, père Ubu qualifie sa femme de « femelle en peau de mouton avec une agrafe et des brides en peau de chien ». Il se moque de ses propositions, la nargue, la minimalise et dévalorise ses propos. A la suite de cela, la mère Ubu rappelle sans cesse à son mari le privilège d’être promulgué roi grâce à la formule « voilà qui est beau, mais il estencore plus beau d’être roi, ce qui lui donne l’idée de récompenser le capitaine Bordure de son aide à accomplir cette mission.
Mais cette proposition lui a valu le refus ferme du roi Ubu. En effet, dans la deuxième partie de notre mouvement, le père Ubu fait semblant de ne pas le reconnaitre. C’est pourquoi, il pose la question : « Qui donc ? » il fait mine de ne pas reconnaitre sonvaillant serviteur ; mais sous l’insistance de mère Ubu, et avec l’emploi de l’interjection « Eh ! », elle exprime à la fois l’étonnement de la soit disant « mémoire courte » dont fait preuve le père Ubu et à la fois son manque de reconnaissance. Pour cela, Père Ubu, n’hésite pas à injurier son complice de meurtre. Il le traite de « bouffre » qui est en réalité une interjection et qui veut dire« diable ». Ajouté à cela nous remarquons la présence de la négation forte dans sa réplique : « ne me parle pas » , « n’ai plus besoin », « n’aura point » qui montrent sa non reconnaissance pour sa précieuse aide. Le père Ubu se montre, outre un usurpateur, un homme sans scrupule dépourvue de conscience morale. Cela constitue dans cette scène, comme dans toute l’œuvre, un nouveau retournement desituation. Malgré les préventions incessantes de la mère Ubu notamment dans sa réplique ; « tu as grand tort père Ubu, il va se retourner contre toi » le père Ubu s’obstine, dans un ton dédaigneux et à travers l’adjectif « petit » à valeur dépréciative à vouloir tromper son complice. D’ailleurs la présence de l’interjection « oh ! » marque déjà son assurance et sa confiance en soi. Cela…