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Quiproquo Je sors du garage avec une épouvantable migraine. J’ai la tête dans un étau et de terribles acouphènes. Une odeur d’éther encore imprégnée dans les sinus et la nausée meguette. En sortant de la voiture mon sac à main est tombé, et tout s’est éparpillé sur le sol souillé d’huile. Entre mon agenda et mes clefs, j’ai vu ces trois poupées. Troisfigurines de bois et de laine, piquées d’aiguilles et puant l’encens à des kilomètres. C’était la semaine dernière. Ce marabout vivement intéressé par ma détresse, qu’en désespoir decause j’étais allée consulter, comme une ultime tentative pour qu’il me revienne. La publicité disait « retour de l’être aimé « . J’y ai cru dur comme fer. Sans même une seule secondehésiter. Ma bouteille à la mer. Mais aujourd’hui, elle va couler.L’être en question était parti avec ma meilleure amie. Je me rappelle de la consultation, je revois sa transe, et sonregard furieux quand j’ai commencé à poser des questions. D’un geste de la main qui brandissait une patte de poulet, il m’a arrêtée. Il m’a seulement demandé de le régler, de m’enaller, et que dans trois jours, l’être aimé reviendrait. D’une certaine façon il est revenu. C’est ce que l’on peut appeler un méchant quiproquo. Cela faisait des semaines qu’on nes’était pas vus. Sous le drap blanc de l’hôpital, son corps sans vie, glacial. J’entends encore le médecin me demander si j’expliquais ces trois pattes de poulet retrouvées dans lavoiture accidentée.J’ai avalé deux cachets d’aspirine et mis le feu aux trois figurines. L’odeur est pestilentielle. Les flammes ont une étrange couleur verte dans l’âtre de lacheminée. Ma meilleure amie est toujours dans le coma, défigurée, un bras arraché, elle ne s’en sortira pas. Son bébé n’a meme pas six mois.Le marabout m’a promis du bonheur : j’ai peur.