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septembre 17, 2018 Non Par admin

Débat autour d’une nouvelle traduction du Coran en anglais

Par Enki40, mardi 17 avril 2007 à 00:14 Textes et Articles #752 rss

Un débat à suivre dans les prochains mois, où les spécialistes auront certainement leur mot à dire.

Une traduction qui débutte par un titre qui la décridibilise complètement : « Le Sublime Coran ».

L’Islam étant sublime, Mahomet étant sublime … la pauvre(re)convertie auteure de cette traduction nous convie à une version light de la réalité historique : d’abord ne surtout pas parler dans l’histoire de l’islam que de ce qui serait condamné par les occidentaux. Et, puisque les textes sont (parfois) trop incompatibles avec ces valeurs modernes, décrétons que les traductions antérieures sont fausses …

Un premier aperçu sur le site qui lui estconsacré : http://www.sublimequran.org/

Ce mois sort des presses une nouvelle traduction anglaise du Coran. Il en existe déjà une bonne vingtaine, mais celle-ci a suscité des controverses avant même sa publication. D’une part, la traductrice est une Américaine convertie au soufisme. D’autre part, la traduction remet en cause l’interprétation classique de certains versets.

“La première traduction duCoran par une Américaine.” Cela suffit déjà à susciter la curiosité pour ce volume, publié sous le titre The Sublime Quran. En septembre 2008 sera publiée une édition bilingue arabe-anglais. (Rappelons que, dans la tradition musulmane, le Coran est considéré comme intraduisible: il est admis d’essayer d’en rendre le contenu en d’autres langues, afin d’aider des croyants qui ne comprennent pasl’arabe, mais une il s’agit au sens strict d’une interprétation du texte saint plus que d’une traduction.)

Laleh Bhaktiar est née aux Etats-Unis, fille d’un médecin iranien et d’une infirmière américaine. De mère presbytérienne, elle devint catholique à l’âge de 8 ans. Elle épousa un architecte iranien, avec lequel elle émigra en Iran. Elle suivit les cours de Seyyed Hossein Nasr, célèbrespécialiste d’études islamiques, qui vit aujourd’hui aux Etats-Unis et exerça sur elle une influence décisive dans son cheminement en l’introduisant au soufisme. Elle se convertit à l’islam en 1964, à l’âge de 24 ans. Divorcée et désargentée, elle demeura plusieurs années en Iran après la Révolution islamique, travaillant notamment dans le domaine de la traduction, avant de retourner finalement auxEtats-Unis en 1988 et d’y reprendre des études. Auteur de plusieurs livres, dont Sufi Women of America: Angels in the Making (Chicago, Kazi Publications, 1996), elle voit son rôle comme celui d’un pont entre culture américaine et monde musulman. Elle n’a pas une formation d’islamologue, mais de psychologue. Elle est à l’origine d’un Institut de psychologie traditionelle. Elle vit à Chicago.

Cela faitsept ans, explique Laleh Bhaktiar, qu’elle travaille à sa traduction. Elle déclare être relativement familière avec l’arabe classique, mais ne parle pas couramment l’arabe moderne, ce qui fait froncer les sourcils de plusieurs spécialistes. Elle explique avoir effectué sa traduction en se plongeant constamment dans des dictionnaires pour découvrir les meilleures solutions.

Elle affirme s’êtreefforcée de trouver un équivalent anglais pour chaque forme grammaticale arabe, afin de garantir la cohérence de la traduction. Sa traduction est présentée ligne par ligne plutôt que verset par verset, ce qui lui semble mieux correspondre à la structure d’un texte récité.

Dans l’idée de rendre le texte plus accessible à des lecteurs occidentaux, elle a pris le parti de traduire Moïse et Jésussous les noms connus, au lieu de conserver Moussa et Issa. Elle évite également des termes polémiques, comme celui d’“infidèle”.

C’est particulièrement la question de la traduction du verset 4:34 qui a suscité l’attention des médias. Il fait allusion à la punition qu’auraient le droit d’exercer des époux sur leurs femmes désobéissantes et est généralement traduit ainsi:

« Les hommes ont…