Stendhal
1:L’auteur
L’enfance d’Henri Beyle à Grenoble ne lui laissa guère de souvenirs heureux. Ayant perdu sa tendre mère à l’âge de sept ans, révolté contre son père, il est, dit-il, tyrannisé par satante, puis par l’abbé Raillane, son précepteur. De là son aversion pour l’ordre religieux et monarchiste, que ces personnes tentent en vain de lui inculquer. Il trouve auprès des philosophes du siècleprécédent et de son généreux grand-père un utile réconfort. Après l’École Centrale de Grenoble, il monte à Paris pour passer en 1799 le concours de l’École Polytechnique.
Il renonce à ceprojet, s’essaie à la carrière militaire, à l’amour, au théâtre, avec peu de succès dans les trois cas. Il s’engage à nouveau à la suite de Napoléon, le héros qu’il admire. Après la chute del’empereur, il retourne à Milan, et se passionne pour la musique, la peinture et l’art de vivre à l’italienne. En 1817, il signe de son nouveau pseudonyme, Stendhal, un ouvrage, Rome, Naples et Florence. Sapassion pour Métilde Dembowski lui donne matière pour son essai De l’Amour en 1822. Mais malheureux en amour, suspect en politique aux yeux des autorités, il doit fuir l’Italie après un séjour de septans.
Sa Vie de Rossini, et son article Racine et Shakespeare paraissent en 1823. Il s’engage dans la polémique et dans la bataille romantique. Il fréquente les salons, et gagne l’amour de lacomtesse Curial. Il voyage, en Angleterre, en Italie encore. Mais Armance qu’il publie en 1827, le drame historique Henri III, ni ses Promenades dans Rome ne peuvent résoudre ses soucis financiers.En 1830, paraît Le Rouge et le Noir. La révolution de 1830 lui permet d’obtenir un poste de consul à Trieste. Sa carrière diplomatique et son amour partagé pour Giulia Rinieri favorisent l’écrivain. Ilécrit en 1837 Le Rose et le Vert, et publie les premières de ses Chroniques italiennes et La Chartreuse de Parme en 1839. Lorsqu’il meurt en 1842, il laisse après lui de nombreux inédits, plus ou…