Soins relationnels

novembre 22, 2018 Non Par admin

SOINS RELATIONNELS

Dans cette étude de cas précise, tirée de l’extrait du livre intitulé « soins et culture » de TISON Brigitte, qui fait le récit d’un parent d’origine d’un pays d’Asie qui conduit son fils âgé de 12 ans atteint d’une bronchite à l’hôpital. Il est soupçonné de maltraitance envers ce dernier dont le torse est parsemé de bleus. Après enquête, le père déclare avoir frottédes pièces d’argent sur le fils malade pour le guérir de son mal.
Force est de constater que le père asiatique n’associe pas un soin de santé à la rationalité seule, mais l’accompagne d’une dimension plus spirituelle. La culture asiatique favorise souvent le mélange entre le rationnel et le spirituel dans la vie quotidienne, car dans l’éducation classique d’un asiatique on ne peut dissocierces deux principes. Il y a sans doute des exceptions mais cette tendance représente la majorité des cas. Les croyances aident les peuples à surmonter les difficultés. Quant au frottement des pièces d’argent sur un corps malade, il correspond au schéma de la pensée magique qui se définit comme une expression ou une forme de pensées qui donne le pouvoir de provoquer la réalisation des désirs, et larésolution des problèmes avec l’intervention des esprits. Elle se révèle être une pratique ancestrale courante en Asie du Sud-est, et résulte du besoin fondamental des personnes d’agir selon leurs croyances et leurs valeurs.
La question essentielle qui se dégage devant ce type de situation est la suivante : qu’elle est la bonne attitude à adopter face à un migrant dont la compréhension avecles codes sociaux et culturels du pays d’accueil constitue un fossé idéologique infranchissable ?

Héritage culturel et notion de normalité

Il ne faut pas perdre de vue que le migrant avant son arrivée en France, avait une histoire personnelle, un héritage culturel, une éducation, des normes sociales, des interdits… qui sont souvent loin d’être le modèle en France. De façon plusgénérale l’étranger qui arrive en France se retrouve un peu dans la situation d’un enfant qui doit tout apprendre ou réapprendre, une sorte de seconde enfance symbolique qu’il va revivre dans un cheminement comparable aux différentes phases de construction de la personnalité d’un individu. Il faut comprendre et admettre que les autres peuples ne fonctionnent pas selon les mêmes repères que nous.Chaque personne, chaque peuple est unique, que fait-on de cette vérité élémentaire ?

Un professionnel de santé face à une situation similaire à celle du père asiatique, situation qu’on peut baptiser de choc culturel, doit essayer d’en atténuer l’intensité, de rester vigilant, et éviter de tomber dans les préjugés en luttant contre le prêt-à-penser. Peu importe d’où vient le migrant, peuimporte sa culture d’origine, l’attitude du soignant doit aller au-delà des stéréotypes établis d’avance dans l’inconscient collectif qui inscrit parfois abusivement les personnes dans des assignations identitaires. Pourquoi toujours généraliser alors que les gens ne sont composés que d’individualités?

Il est primordial pour un soignant de garder un esprit critique et de s’adapter devantchaque cas épineux ou problématique en apportant une réponse plus personnalisée car la notion de normalité dans la relation de soin est à proscrire.
A la lumière de ces faits, comment soigner un migrant dans le respect de ses croyances et des valeurs de la société française ? Comment concilier les deux ?

La communication

Dans une relation de soin, le soignant va privilégierla communication et doit être en mesure de faire abstraction de toute attitude et pensée ethnocentrique qui privilégie de façon plus ou moins consciente les valeurs et les formes culturelles du groupe ethnique auquel on appartient, cela dans le but de prodiguer un soin de qualité au migrant. Délivré de tout préjugé, le soignant est plus efficace dans ses actions auprès du patient.
Dans le…