Sociologie du travail social
Sociologie du travail social
Situer le travail social dans un contexte politique, social et économique. Et définir ce qu’est la question sociale, la place du salariat dans la société.
La question sociale se subdivise en deux questions : qui et responsable de l’existence de l’homme dans l’impossibilité de subvenir à ses propres besoins ? Et à qui relève la responsabilité de lutter contre lapauvreté ?
Cette question, Castel la situe (la voit émerger) à la fin du Moyen Age, au moment où se structure le capitalisme et l’État. La population n’ayant plus la possibilité de survivre migre sur le territoire, se révolte (jacqueries), le pouvoir politique en construction tente de trouver des solutions. Les solutions de l’Ancien Régime : répression (enfermement des pauvres) et l’éducationmorale par la contrainte au travail. Derrière cette réponse on peut voir qu’à l’époque la pauvreté relève du comportement du pauvre.
Sous la Révolution, la figure du pauvre change, elle est associée au peuple, peuple victime de l’enrichissement des «riches». L’idée que l’État doit jouer un rôle central pour aider ces pauvres et leur permettre de subvenir à leurs propres besoins émerge.
Avant leXVIIIème, la responsabilité est individuelle, avec les Révolution Française elle devient collective. L’aide n’est plus la responsabilité individuelle du riche (par le don) mais la responsabilité collective visant à diminuer les effets néfastes des pauvres sur la société.
I. Structuration de la question sociale et émergence du droit social.
C’est au début du XIXème que la question socialese pose de façon criante, c’est le début de l’industrialisation.
Une population important se trouve dans une grande difficulté, les pauvres travailleurs. Ils sont si nombreux que l’élite appréhende cette population comme une maladie, c’est le paupérisme. Apparition des premières enquêtes sociales pour décrire l’état de cette population afin de trouver un remède. Elle est décrite dans sa dimensionindividuelle, c’est le comportement du pauvre qui est la cause principale de sa pauvreté, l’autre cause est le progrès économique et social.
Le développement de l’économie libérale amène le progrès social et de meilleures conditions de vie. En parallèle, l’industrialisation accroît le phénomène de paupérisme. Les notables de la fin du XIX perçoivent la relation entre l’existence de la pauvretéet le développement de l’industrie. Pour autant, le milieu hostile (le travail) doit contraindre les ouvriers à avoir un sens pratique, ils doivent se donner les moyens d’éviter la déchéance qui les menace par la prévoyance et l’éducation morale. S’ils peuvent être aidés dans cette démarche cela ne relève pas de la responsabilité de l’État, en effet, au nom de la liberté individuelle il n’est pasconcevable pour les libéraux du XIX que l’État impose aux riches de mettre en œuvre des actions pour garantir l’existence des pauvres.
« Les citoyens possèdent des droits individuels, indépendants de toute autorité sociale ou politique et toute autorité qui viole ces droits devient illégitime. Les droits des citoyens sont : la liberté individuelle, la liberté religieuse, la liberté d’opinion, lajouissance de la propriété et la garantie contre tout arbitraire.»
Benjamin Constant (penseur libéral)
Il met ici en avant le principe de liberté individuelle, au nom de cette liberté il devient inacceptable que l’État puisse contraindre la population (les riches) à apporter une contribution pour secourir les plus «nécessiteux». Cette idée est particulièrement forte au XIX.L’argumentation des libéraux s’appuiera sur l’expérience du «speenhamland» (ville du sud de l’Angleterre), où une paroisse a mis en place un revenu minimum (indexé sur le prix du pain). C’était un complément pour les travailleurs trop peu payés et une indemnité pour ceux qui ne gagnent rien.
En France, Tocqueville sera celui qui s’appuiera sur cette expérience pour affirmer la position libérale.
Il y a…