Situationde la population en russie
La Russie d’aujourd’hui.
Un État et un espace en recomposition : La Russie (4 ou 5 heures) La Russie actuelle est née en 1991 du démantèlement de l’URSS, État alors considéré comme développé. Le traitement de ce thème permet d’étudier les problèmes de « re-développement », auquel est confronté ce nouvel État, engagé dans un long processus de recomposition. La Russie, qui a perdu son statut desuperpuissance, doit faire face, non sans difficultés, à de profondes mutations des structures politiques et économiques qui ont un impact spatial indéniable. Espace inédit, amputé à l’ouest et au sud, elle n’en reste pas moins un immense État, le plus vaste de la planète, mais ses frontières sont sensibles et leurs modifications amènent à penser différemment l’ouverture du pays sur l’extérieur.Engagée dans un processus de démocratisation fragile et ambigu, la Russie a conservé une structure fédérale mais le pouvoir central se trouve confronté à certaines minorités non russes, qui revendiquent leurs droits à l’émancipation, et doit aussi composer avec les pouvoirs régionaux. Dans le cadre du passage d’une économie étatique à un libéralisme extrême, la crise des structures économiques(restructuration et reconversion des régions industrielles et des entreprises), la dégradation du système sanitaire ou du système de formation, l’importance de l’économie parallèle s’accompagne du renforcement des clivages sociaux et d’une situation démographique préoccupante. Les activités économiques sont soumises aux règles du profit et de l’économie de marché ; il en résulte l’abandon entier debranches mais aussi le renouveau de certaines industries de consommation et paradoxalement le maintien de certaines entreprises publiques ou mixtes. Cependant, la Russie présente des atouts. Elle dispose en particulier d’un formidable potentiel de matières premières et sources d’énergie dont l’exportation procure d’intéressantes devises. Mais la rente tirée de ces exportations n’encourage pas àinvestir dans les autres secteurs. C’est bien là tout le problème de l’insertion de la Russie dans le marché mondial. D’autre part, certains des gisements les plus accessibles, en partie gaspillés par une exploitation extensive, s’épuisent et la mise en valeur des ressources excentrées situées dans des milieux difficiles se heurte aux problèmes techniques et au manque d’investissements. On assiste ainsià une recomposition du territoire obéissant à des logiques nouvelles, celles du libéralisme et de la mondialisation. Le contraste spatial entre « centre» occidental et « périphérie» orientale s’en trouve renforcé. Ainsi, une grande partie de la Sibérie qui a vu les investissements se faire plus rares, connaît une véritable fuite de la population. Par opposition, la région centrale (région deMoscou jusqu’aux régions riveraines de la Volga), ouverte au reste du monde, attirant population, capitaux étrangers, centre du pouvoir politique et économique concentrant les trois quarts de la richesse du pays, bénéficie sans conteste de cette réorganisation de l’espace. D’autres espaces peuvent profiter de cette nouvelle donne. C’est, par exemple, la région de Saint-Pétersbourg, désormais seulvéritable débouché maritime s’ouvrant sur l’espace économique Baltique-mer du Nord ou certaines régions de production et de première transformation de matières premières exportées comme la Sibérie occidentale. Les régions méridionales peuvent aussi tirer profit de leur atout climatique. D’autres recompositions notamment liées à l’«effet frontière» commencent à s’observer à la frontière avec l’Ukraineou encore dans l’extrême sud de la façade pacifique qui peut bénéficier de la proximité de l’aire d’Asie orientale en pleine croissance. Mais la mise en valeur reste gênée par la situation financière du pays, par le goulet d’étranglement que représentent les transports et par les déséquilibres d’une armature urbaine qui manque en particulier d’un réseau de métropoles régionales, nécessaire à une…