Sarte philo
PHILOSOPHIE – Commentaire de texte
J.P Sartre, L’Etre et le néant
Nous allons étudier un texte de Jean-Paul Sartre, extrait de son livre L’Etre et le néant publié en 1943, c’est un essai d’ontologie phénoménologique. L’auteur s’interresse au thème de la liberté, dans la première partie (ligne 1 à 14 « de sa vie »), il est question d’une discussion autour de la thèse déterministe, autrementdit, qui nie à la liberté. Cette thèse renvoie à l’idée commune que l’on se fait de la condition de l’homme, de sa liberté et du bon sens. Sartre évoque donc le fait que tout homme serait confronté à des limites, des obstacles, des obligations qui s’opposeraient donc à leur liberté humaine. En effet, beaucoup de choses ne dépendent pas de l’homme : leur milieu social, leur nationalité, leur famille… On pourrait alors se demander si être libre consisterait à ne rencontrer aucun obstacle, à n’être soumis à aucune contrainte ? Car si c’était vrai, que signifierait l’idée de liberté s’il n’y avait aucune limites à franchir ou à faire reculer ?
C’est pourquoi nous verrons dans la deuxième partie (ligne 15 « Cet argument » à la ligne 29 « de l’alpinisme ») l’analyse de la conceptiondéterministe du sens commun confrontée à la conception cartésienne de la liberté, comme elle apparaît dans Les Méditations métaphysiques. Par suite, le concept de « situations » permettrait de penser que ce ne sont pas les choses qui nous tiennent en échec mais c’est ce qui s’oppose à un « coefficient d’adversité »par rapport à une action. Autrement dit, c’est en agissant que nous voyons ce qui nous faitobstacle et non les obstacles qui déterminent l’ampleur de nos actions.
Dans cette première partie, J-P Sartre évoque donc la thèse déterministe du sens commun, qui comme nous l’avons dit précédemment consiste à nier la liberté humaine. Or, dés la première phrase, l’auteur cite que « L’argument décisif » qui s’opposerait à la liberté, serait « l’impuissance » (l.2) de l’homme. Cette phrase va doncnous mener à deux conséquences essentielles.
Dans un premier temps, l’homme serait impuissant car il serait dépassé par ce qui l’entoure, « Loin que nous puissions modifier notre situation » (l.2), en effet l’homme ne choisit ni sa date de naissance, ni le lieu où il va naître, il ne choisit donc pas le mileu social dans lequel il fait partit. Autrement dit, notre identité est déterminée, nousne choisissons pas ce que nous sommes, notre existence nous échappe et nous sommes comme Sartre le dit « jetés au monde ».
L’auteur ensuite, fait une sorte d’énumération de différents déterminismes : « ma classe, ma nation, ma famille, d’édifier ma puissance, mes habitudes… » (l.4-5). Ainsi l’auteur met en valeur le mot « libre » car si l’homme est liberté, il y a une série de conditions danslesquelles il est prit, il ne peut les choisir et elles créent sa situation. Nous pourrions donc dire que petit à petit c’est le mileu de l’homme qui en vient à le conditionner et à l’enfermer dans une position figée dont il ne pourrait sortir.
L’auteur le prouve bien avec la phrase suivante, « Je nais ouvrier, Français, hérédosyphilitique ou tuberculeux. » (l.6-7), dans cette perspective,l’homme aurait alors dés la naissance un avenir tout tracé et n’aurait aucune action sur ce qu’il en est. Autrement dit, si mon père est ouvrier et que mon souhait serait de faire de longues études afin de devenir médecin, architecte ou alors homme d’affaire, il serait très difficile voire impossible à ma famille de me financer ces études, je serais donc déterminé à suivre la profession de mon pèrecomme une sorte d’héritage professionnel, à défaut de moyens, je n’aurais en quelque sorte pas le choix, que cela me plaise ou non, c’est-à-dire par la force des choses.
« L’histoire d’une vie, quelle qu’elle soit, est l’histoire d’un échec. » (l.7), cette phrase révèle bien le fait que nous ne choisissons pas d’ « être » et nous ne choisissons pas non plus qui nous sommes, face à cela, l’homme…